Un café avec...MURIEL ET SA CHIENNE LILA

Muriel qualifiée en médiation animale et intervient bénévolement tous les mercredis dans le service d'oncologie digestive du groupe hospitalier Sud et sa chienne lila - copyright CHU de Bordeaux

Muriel : Les séances de médiation animale apportent aux patients et leurs proches un moment suspendu dans la maladie. Elles permettent de travailler plus facilement la motricité fine et le système sensoriel du patient. La présence animale apaise 

Muriel : Déjà, il faut être passionnée par le monde animal et par le métier de soignante. Ensuite, j'ai été formée à la médiation animale. Je suis donc qualifiée pour cette pratique. Cela est indispensable pour connaître le milieu canin, apprendre à « lire son animal » et tenir compte de son bien-être. Tous ces examens sont un gage de sécurité pour les patients de l'hôpital, pour Lila et pour moi. Lila : J'ai été évaluée par un vétérinaire comportementaliste spécialisé dans la médiation animale. Et vous savez quoi ? J'ai été classée comme ayant de hautes capacités relationnelles**. 

Muriel : En soins palliatifs en oncologie, les patients sont très fatigués et sont souvent en traitement de chimiothérapie. Je ne peux donc pas avoir de plan de séance préparé en amont. Je dois m'adapter. Par exemple, si un patient est très fatigué, je vais plutôt proposer à Lila de monter sur le lit, de mettre de la musique douce et une lumière tamisée. La séance s'oriente donc vers un moment de réconfort et d'apaisement. Si je suis face à un patient qui a la capacité de bouger, je vais axer ma séance sur le jeu. Par exemple, je peux travailler avec le patient sur sa motricité fine : donner des croquettes, les jeter, les cacher Hormis ces différents exercices, la médiation animale en soins palliatifs permet aussi aux gens de parler et de dire des choses qu'ils n'auraient pas osé dire avec un humain. 

Muriel : Un jour, un patient a parlé à Lila de sa crainte de mourir. Sa grande inquiétude était de ne pas protéger sa compagne. Il ressentait le besoin de se marier, et il n'en avait jamais parlé à l'équipe. Suite à ce partage, l'équipe a pu être informée et a organisé le mariage dans le service avant son décès. Pendant les séances, les patients parlent facilement, car ils ne se sentent jamais jugés par Lila. De mon côté, mon rôle est de rester complètement neutre. 

Muriel : Mon association « Regards partagés de médiation animale » a été reconnue d'intérêt général. J'ai répondu à un appel à projet et le Ministère de l'agriculture nous a financé 5000 € pour pouvoir poursuivre ce projet dans d'autres services du CHU, et récemment j'ai proposé un projet au mécénat pour promouvoir la médiation animale au CHU. J'ai eu l'heureuse nouvelle d'apprendre qu'on avait été choisies pour le déploiement de la médiation animale sur d'autres services du CHU***. Ensuite, je vais suivre un diplôme universitaire (DU) de recherche sur la médiation animale pour montrer l'impact sur les patients ! 

C'est un partage entre les équipes, les patients, Lila et moi et mon association s'appelle association Regard Partagé, tout est lié ! 

* Ce projet a été validé par la Direction du groupe hospitalier Sud et le service d'hygiène. 

** Lila a participé activement à cette interview réalisée dans les jardins de Haut-Lévêque, les « woof woof » au loin de l'enregistrement audio, valaient bien un petit clin d'œil dans Passerelles. 

*** Le déploiement de la médiation animale au sein du CHU bénéficie du soutien de Ceva Santé animale.

Sources Passerelles Printemps 2024