En immersion avec le personnel non médical de nuit

La nuit, le CHU de Bordeaux est une fourmilière silencieuse. Le calme s'installe progressivement et les activités se font plus discrètes.
Le personnel continue bien évidemment d'assurer les soins et les urgences et d'autres professionnels œuvrent pour assurer le bon
fonctionnement du CHU. Tous ont partagé avec nous la spécificité du travail de nuit et l'ambiance si particulière qui y règne. Rencontre avec des professionnels qui assurent le bon fonctionnement du CHU la nuit au côté des professionnels de soins.
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cadre de sante, poste de nuitBéatrice, cadre de santé en poste de nuit

Le soir, une grande partie des usagers quittent petit à petit les lieux. Seuls les chariots de ménage, et quelques bruits de clés retentissent dans les couloirs.

"La nuit, l'ambiance est certes plus calme à l'hôpital mais nos nuits sont dynamiques ! Pas le temps de s'endormir... Un cadre de jour est affecté sur un service, alors qu'un cadre de santé en poste de nuit doit gérer plusieurs services, et là, la vision du métier est différente. Nous avons en charge une équipe de 135 agents en moyenne. Les tâches sont multiples et variées. À cela s'ajoute une autonomie décisionnelle. Même si nous pouvons compter sur les personnes de garde (directeur de garde, médecin de garde, interne de garde) le cadre de nuit reste aux yeux des personnels la référence et celui qui va trouver LA solution. Mais j'aime l'adrénaline que procure ce métier. J'aime arpenter les couloirs pour vérifier que tout va bien et j'aime la complicité que je crée avec les différents professionnels du CHU." Béatrice
 

standardiste de nuit, poste de nuitMélanie, standardiste de nuit

Quand on circule la nuit dans Bordeaux, rares sont les immeubles dont les étages restent allumés. Afin de répondre aux différentes communications, les voix du CHU restent disponibles 24h/24. Deux personnes sont présentes de 20h45 à 7h30. Nous avons rencontré Mélanie, standardiste la nuit depuis 2 ans.

"Le travail de nuit est très différent de celui du jour. Le jour les appels sont incessants, il faut aller à toute vitesse, la nuit on ne connait pas ce stress. Nous pouvons accorder plus de temps à l'écoute... Au niveau du type d'appels, nous recevons beaucoup de communications en interne, des familles ou de professionnels de santé qui exercent en Etablissements de santé, Cliniques, Sos médecins, Samu, qui souhaitent entrer en contact avec leurs confrères hospitaliers. Notre rôle consiste aussi à réguler les transports sanitaires des patients et les demandes de produits sanguins." Mélanie
 

agent de securite incendie, poste de nuitDiego, agent de sécurité incendie

Diego est un agent de l'équipe de sécurité incendie la nuit. Il explique la spécificité de son métier au CHU de Bordeaux. Un dispositif unique en France.

"Pour être agent de sécurité incendie la nuit, nous devons avoir un double diplôme : un diplôme de technicien (plombier ou électricien) et avoir le SSIAP (Diplôme sécurité incendie et secours à personnes). Nous sommes le seul hôpital en France à avoir cette particularité. Ce dispositif a été mis en place pour que l'on puisse répondre à toutes les urgences et assurer le bon fonctionnement des services la nuit. On peut m'appeler pour une désincarcération d'ascenseurs, un départ de feu, un dépannage électrique, un problème de plomberie, du secourisme, ou la sécurisation de l'héliport Nos gardes durent 24h et aucune ne se ressemble mais je peux vous dire que l'on ne s'ennuie jamais !" Diego
 

technicien de laboratoire d'urgences, poste de nuitChristophe, technicien de laboratoire d'urgences (LU)

À partir de 20h, le plus grand plateau automatisé de biolologie médicale de France (PABIM), capable d'analyser plus de 5 500 tubes par jour, arbore un tout autre visage. La chaîne ralentit progressivement, le plateau se fait plus calme.

"À 20h30 les techniciens de laboratoire de nuit arrivent pour gérer les demandes du LU, le laboratoire d'urgence, intégré au cœur du PABIM. La nuit, nous sommes en petit comité. J'aime cette ambiance car le speed est moins présent... Le maître mot de la nuit : la polyvalence ! Nous devons gérer les demandes d'examens urgents et être capables de les traiter tous de A à Z. Des formations complémentaires ont été nécessaires pour être en capacité de gérer plusieurs postes : enregistrement, validation, stockage." Christophe
 

agent de liaisons medicales, poste de nuitFlorent, agent des liaisons médicales

On les croise dans les sous-sols ou les couloirs de l'hôpital. Les agents des liaisons médicales sont à vélo, à pied et parfois en voiture, tous les moyens sont bons pour assurer les courses urgentes demandées par les services la nuit. Avec une moyenne de 12 km par nuit, nous avons suivi Florent, agent aux liaisons médicales depuis 12 ans.

"C'est plus familial la nuit. On se connaît tous, ce qui permet d'optimiser le travail. Les services nous appellent pour acheminer des prélèvements sanguins, ou des produits sanguins labiles. On part donc récupérer le bilan dans le point de collecte du service et on l'emmène directement au laboratoire. On peut aussi être contacté par la pharmacie. On va récupérer la course pour la déposer ensuite dans le service demandeur. Nous pouvons aussi être amenés à transporter un défunt vers le dépositoire. La nuit les demandes sont aléatoires. Je peux avoir des nuits très chargées et des nuits plus calmes ! Mais dans l'ensemble l'ambiance reste plus apaisée, plus décontractée même, si nous restons bien évidemment un service d'urgence." Florent
 

agent de bionettoyage, poste de nuitStéphanie, agent de bionettoyage

Il est tard mais Stéphanie est encore sur le qui-vive pour que les professionnels et les usagers découvrent un endroit impeccable le lendemain matin. Pour rappel, les agents de bionettoyage assurent l'hygiène dans les locaux de l'hôpital. Ils nettoient les chambres, les salles de bloc

"Vous savez, parfois, je fais bien plus que l'entretien ! Je crée du lien, des moments d'échange et de convivialité avec les patients. C'est ce qui m'anime depuis plus de 20 ans. Avant que la nuit ne tombe, certains patients prennent l'air à l'extérieur et je suis amenée à échanger avec eux quand je vide les cendriers. Le travail de nuit me permet de prendre du temps pour ces moments-là Ils aiment papoter, rigoler. Souvent, ils me disent « ça me fait plaisir, votre sourire m'a fait du bien et ça me rebooste pour la soirée ! » nous confie Stéphanie avec un grand sourire. La nuit, nous devons aussi gérer les départs imprévus On doit donc réorganiser la chambre pour l'arrivée d'un prochain patient. Ce ne sont pas des moments faciles, mais cela fait aussi partie de notre travail." Stéphanie
 

agent de restauration, poste de nuitEmmanuel, agent de la restauration

Nous avons rendez-vous avec Emmanuel pour découvrir les cuisines. Dès notre arrivée, nous enfilons la tenue règlementaire : blouse, sur chaussures et charlotte Malgré une température glaciale, tous les professionnels, formés aux métiers de la restauration, s'affairent pour préparer les chariots qui partiront pour les différents différents sites du CHU.

"Je travaille dans le secteur de la préparation des hors d'œuvre et des pâtisseries depuis bientôt 6 ans. J'ai appris de nombreuses choses dans le travail en collectivité : toutes les normes d'hygiène, le travail en équipe, la mise en place d'une organisation très précise Ici, nous travaillons pour les patients et les professionnels de Haut-Lévêque, Xavier Arnozan, Saint André, la Direction générale et les EHPAD Le matin, j'arrive à 6h00. Nous fabriquons ou complétons la fabrication de la veille avec les produits que les selfs demandent. Tout ça part ensuite dans des grands chariots par camion sur les différents sites hospitaliers. Ensuite, nous commençons la préparation des repas des patients pour le lendemain J'aime cette ambiance du matin. Nous sommes en petit comité, l'ambiance est plus calme, plus détendue." Emmanuel
 

agent de la blanchisserie, Haut-Leveque, poste de nuitMareva, agent de la blanchisserie à Haut-Lévèque

6h30, les abords de l'hôpital sont encore plongés dans le noir.  Mais un service est déjà en ébullition pour permettre aux professionnels et aux patients du CHU de Bordeaux de bénéficier de draps, de tenues propres et tout autre article textile : la blanchisserie et ses 110 professionnels. Mareva est l'une d'entre eux.

"À 6h30, nous sommes en petit comité, le bruit des machines ne retentit pas encore mais nous nous activons déjà, telle une fourmilière. Il faut être rapide pour être prêts à accueillir les premiers livreurs qui viennent récupérer le linge pour les différents services du CHU. Plus jeune, le côté social m'a toujours intéressée, même si on ne perçoit pas directement ce lien avec mon métier à la blanchisserie, il est pourtant bien présent. Tous les matins, je me lève à l'aube pour permettre aux patients d'avoir une bonne qualité de linge et aux professionnels d'avoir des tenues propres. Même si je ne suis pas directement en lien direct avec eux, je me dis que notre travail contribue à une bonne prise en charge" Mareva
 
Information du 23/04/2019 - Source : Passerelles avril 2019