Thomas Reginault - PREDRIC

Thomas: J'ai intégré le service de réanimation en 2008. Afin de compléter ma pratique courante, j'ai validé un diplôme universitaire à Genève sur la ventilation mécanique.

À cette époque, je prends conscience de l'evidence based medecine et que peu de preuves scientifiques existent dans mon domaine. L'idée de me lancer dans un projet de recherche paramédical est née !

Pouvez-vous nous décrypter PREDRIC ?

Thomas: Les patients sous ventilation mécanique prolongée représentent 25 % à 40 % des personnes hospitalisées en réanimation médicale. Mon projet propose de comparer l'effet de 3 programmes de renforcement des muscles inspiratoires chez les patients en sevrage difficile afin de potentialiser cette phase.

L'expertise des kinésithérapeutes, sur l'exercice musculaire et la surveillance des patients en réanimation, les place dans une position centrale et idéale pour exécuter un renforcement spécifique des muscles inspiratoires de manière optimale.

Comment se lance-t-on dans un tel projet ?

Thomas: J'ai étudié la littérature existante et j'ai écrit une lettre d'intention. Mon projet fut accepté en 2015. Ensuite, l'unité de soutien méthodologique à la recherche m'a
accompagné dans la deuxième phase, qui consiste à créer le protocole de recherche et à rédiger un recueil de données de patients, les lettres de consentement

La première inclusion de patients a eu lieu en 2016. Les résultats finaux ont été communiqués en 2021. Je suis actuellement en phase de rédaction de l'article.

Mon objectif est de publier les résultats de mon étude en 2023.

Quelles sont les retombées attendues ?

Thomas: Cette étude montre que toute stratégie visant à réduire les complications d'une ventilation mécanique prolongée apparaît pertinente et doit être développée pour améliorer le pronostic des patients et limiter la durée de séjour.

Un conseil ?

Thomas: Être passionné, motivé et capable de se dégager du temps personnel ! Il est important de faire le DU (diplôme universitaire) de recherche à l'université de Bordeaux car il donne un socle de connaissances scientifiques pour construire un projet de recherche. Et il ne faut pas hésiter à se rapprocher de l'URISH* de la DRCI**.