Nous ne sommes pas tous égaux vis à vis du soleil : protégez votre peau!
VOIR LA VIDEO - Le soleil est notre ami, indispensable à la vie, source de chaleur,
favorisant la synthèse de la vitamine D mais il ne faut pas sous-estimer
ses effets potentiellement néfastes, accidents aigus « coups de soleil
», le vieillissement cutané, et surtout le risque de cancer cutané,
directement lié à l'exposition solaire, UVA et UVB. La meilleure façon
pour qu'il reste notre ami est de bien le connaitre et de savoir adapter
son comportement selon les risques de chacun...
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Nous ne sommes pas tous égaux face au soleil. Protégez votre peau!
SUR France 3 Aquitaine
Invité plateau : Pr BEYLOT-BARRY, Service de Dermatologie ; Groupe hospitalier Saint-André
Reportage : Le Dr BRAHIMI et Dr COGREL,
Service de dermatologie et interview d'un patient.
Reportage : Le Dr BRAHIMI et Dr COGREL,
Service de dermatologie et interview d'un patient.
copyright CHU de Bordeaux
Les carcinomes siègent surtout sur le visage et sont de deux types :
- le carcinome basocellulaire extrêmement fréquent ne donne pas de métastases mais peut devenir destructeur si on ne le traite pas assez tôt car il va envahir le peau et les tissus sous-jacent.- le carcinome épidermoïde peut donner des métastases si diagnostiqué tardivement.
Ces deux carcinomes se présentent sous la forme de lésions en relief parfois ulcérées ou de zone blanchâtre anormalement dure.
Les mélanomes siègent surtout sur les zones exposées au soleil et se présentent le plus souvent sous la forme de taches pigmentées irrégulières (asymétriques, bords irrégulier, mélangeant plusieurs couleurs). Le risque est celui des métastases mettant en jeu le pronostic vital, même si d'importants progrès ont été réalisés pour les traiter. Ce risque concerne surtout pour les mélanomes «épais » diagnostiqués tardivement.
Pourquoi cette augmentation des cancers cutanés ?
Elle est due au vieillissement de la population (le risque de carcinome cutané augmente avec l'âge) mais
pas seulement car on voit des mélanomes à tout âge chez l'adulte et on
voit des carcinomes chez des patients de plus en plus jeunes (35-40 ans alors qu'avant c'était surtout après 60 ans).
Il est possible que l'amincissement de la couche d'ozone liée aux émissions de CO2 participe à cette augmentation. Mais cette augmentation est surtout liée aux expositions solaires excessives, en particulier pendant l'enfance. L'augmentation des voyages « au soleil », notamment l'hiver, avec une exposition brutale est aussi un élément favorisant. Les expositions répétées au rayonnement UV accélèrent le processus de vieillissement et y associe des altérations spécifiques :
« photovieillissement ». La peau s'amincit par endroits, ailleurs s'épaissit comme sur la nuque, perd de son élasticité, des plaques blanchâtres, des taches marron et des rides apparaissent.
Il est possible que l'amincissement de la couche d'ozone liée aux émissions de CO2 participe à cette augmentation. Mais cette augmentation est surtout liée aux expositions solaires excessives, en particulier pendant l'enfance. L'augmentation des voyages « au soleil », notamment l'hiver, avec une exposition brutale est aussi un élément favorisant. Les expositions répétées au rayonnement UV accélèrent le processus de vieillissement et y associe des altérations spécifiques :
« photovieillissement ». La peau s'amincit par endroits, ailleurs s'épaissit comme sur la nuque, perd de son élasticité, des plaques blanchâtres, des taches marron et des rides apparaissent.
Nous ne sommes pas égaux vis-à-vis du soleil !
Le risque de cancers cutanés dépend du « phototype » (défini par la couleur de la peau, des cheveux, et de la capacité à bronzer ou au contraire de faire des coups de soleil), du comportement au cours de sa vie, et notamment des expositions excessives pendant l'enfance, du nombre de naevus (grains de beauté) pour le risque de mélanome et des antécédents personnels ou familiaux de cancer de la peau.
Alors que faire pour améliorer la prévention ?
La prévention primaire vise à éviter l'apparition des cancers.
Il faut :
Il faut :
- donner des messages sur les risques du soleil à la population générale.
- expliquer comment apprécier sa sensibilité au soleil (phototype),
- expliquer que les expositions doivent être d'autant plus progressives que le phototype est plus clair, qu'elles doivent être évitées entre 12 h et 16 h.
- savoir se méfier des circonstances de fausse sécurité : vent, couverture nuageuse, sol réfléchissant (neige, sable, eau).
La protection par les écrans est très utile. Leur rôle protecteur sur l'apparition des cancers cutanés et des naevus est démontré mais il faut connaître leurs « limites» et l'écran total n'existe pas. Ces produits doivent protéger des UVA et des UVB. L'indice 30 est le plus souvent suffisant (recommandations AFSSAPS), l'indice 50+ étant adapté aux peaux à risque ou aux conditions d'ensoleillement extrêmes. - Mais la protection c'est aussi les vêtements : chapeau à bord large, tee-shirt et lunettes de soleil.
La prévention secondaire c'est le dépistage le plus précoce possible
En effet un « petit » carcinome est de traitement simple et ne sera pas destructeur, plus le mélanome est épais, plus le risque vital est grand. Les campagnes de dépistage ont surtout pour intérêt de sensibiliser la population générale, de rappeler les consignes de la prévention primaire et de donner des messages d'autosurveillance et autodépistage comme la règle ABCDE pour le mélanome. Ces campagnes touchent souvent des sujets déjà sensibilisés et permettent de dépister surtout des carcinomes ou des mélanomes peu épais. Il faut élaborer des stratégies pour toucher des patients qui ne se présenteraient pas à ce type de dépistage. Il a été montré que les mélanomes diagnostiqués tardivement survenaient souvent des personnes seules, ayant comme seul « interlocuteur » pour leur peau, le médecin généraliste, le kinésithérapeute ou l'infirmière. L'éducation des personnels de santé est essentielle pour améliorer le parcours de soin de ces patients. Le rôle relais des medias est aussi important.

Copyright Pr Beylot-Barry
La prévention secondaire c'est aussi traiter des lésions pré-cancéreuses, appelées kératoses actiniques. En revanche, s'il faut surveiller les patients présentant de très nombreux naevus car ils sont plus à risque de développer un mélanome, il ne sert à rien d'enlever « préventivement » les naevus, car la plupart du temps les mélanomes se développent « de novo » c'est-à-dire pas à partir d'un naevus pré-existant.
Le soleil ce n'est pas que la plage !
Ce sont aussi les expositions dans les activités du quotidien, jardinage, promenade, vélo et celles des certaines professions : ostréïculteurs, agriculteurs, travaux publics...
Comment sont actuellement traités les méfaits du soleil ?
Les cancers cutanés sont principalement traités par la chirurgie, qui se fait le plus souvent par le dermatologue, dans son cabinet ou un établissement de santé sous anesthésie locale. Diagnostiqués précocement, ils sont alors traités définitivement mais une surveillance dermatologique au moins annuelle et des conseils de photoprotection renforcés seront réalisés. Pour certains carcinomes agressifs, mal limités ou siégeant sur des zones complexes du visage, des techniques chirurgicales spécifiques sont utilisées avec une analyse de toutes les limites de la tumeur (chirurgie micrographique). Dans des formes plus évoluées, la prise en charge est discutée de manière pluridisciplinaire avec dermatologue, onco-dermatologue, chirurgien plasticien ou maxillo-facial ou radiothérapeute. En cas de métastase, des traitements généraux sont proposés, avec de grands progrès dans le domaine du mélanome : traitements ciblés selon l'existence de mutation ou immunothérapies. Des progrès ont eu lieu pour le carcinome basocellulaire avancé et de nouvelles innovations sont en cours d'évaluation.
La prise en charge des « méfaits du soleil » au CHU de Bordeaux c'est :
- une unité d'oncodermatologie
- une unité de dermatologie interventionnelle
- des consultations spécialisées pour le dépistage des cancers (y compris videomicroscopie), pour le traitement et le suiv
- des
interventions de chirurgie dermatologique, y compris chirurgie
micrographiquedes interventions correctrices sur le vieillissement
cutané (injectables, toxine botulique, lasers)
- une hospitalisation de jour et classique pour le traitement médical des cancersdes
réunions de concertation pluridisciplinaire d'oncodermatologie
hebdomadaires dite « RCP régionale de recours » où sont discutés les
dossiers du service et les dossiers adressés par les correspondants de
la région
- deux équipes INSERM travaillant sur les cancers cutané
Information 14/06/2018 - sources : Pr Marie Beylot-Barry, Responsable de l'unité d'oncodermatologie dans le service de Dermatologie du CHU de Bordeaux. Membre de l'équipe INSERM U 1053 Bordeaux Research in Translational Oncology, à l'Université de Bordeaux, Vice présidente de la Société Française de Dermatologie