LE DR GRÉGOIRE CANE INNOVE DANS LE DOMAINE DE L'AVC
Le Dr Grégoire Cane est un médecin au parcours pas banal Après des études d'ingénieur en aéronautique à l'école Centrale à Paris, il intègre la fac de médecine en troisième année. De sa formation d'ingé à son clinicat au CHU, un fil rouge l'anime : sa passion pour la recherche. En 2023, son projet CVSBIODIAG, lauréat de l'appel d'offres interne, a été soutenu par le CHU via un financement de 39 913 €. Explications.
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Dr Grégoire Cane, projet CVSBIODIAG, lauréat de l'appel d'offres interne, a été soutenu par le CHU - copyright CHU de Bordeaux
Qu'est-ce que la neuro réanimation et pourquoi avoir choisi cette spécialité ?
Grégoire : C'est la prise en charge des patients qui ont une atteinte au cerveau suite à une défaillance neurologique (AVC grave, hémorragie méningée dites rupture d'anévrisme) et qui les plonge dans le coma. J'aimais le côté technique de cette spécialité qui me rappelait ma formation d'ingénieur. Ensuite, l'étude des cérébrolésés m'a toujours intéressé. Suite à différents stages en tant qu'interne dans les services qui prennent en charge ces patients, il était logique pour moi de poursuivre mon clinicat en neuro anesthésie - réanimation.
Comment avez-vous eu l'idée du projet CVSBIODIAG ?
Grégoire : Quand les patients qui ont eu une rupture d'anévrisme arrivent dans notre service, les complications les plus aiguës ont déjà été traitées. Par contre, il peut survenir des complications plus tardives, et notamment ce que l'on appelle le vasospasme* : de nouveaux AVC peuvent alors se produire, souvent entre le 7e et le 14e jour de l'hospitalisation du patient. L'AVC est souvent dépisté par la clinique (difficulté à parler, paralysie) sauf qu'en neuro réanimation, le patient est dans le coma. Il faut donc mettre en place un monitorage adapté dit « multimodal » (scanner, échographie doppler des vaisseaux dans le crâne, capteurs dans le cerveau) pour éviter la survenue d'un vasospasme. Malgré tout cela, certains patients passent « à travers les mailles du filet », l'idée du projet CVSBIODIAG est née de ce constat.
Pouvez-vous décrypter ce projet ?
Grégoire : Avec CVSBIODIAG, on va développer un modèle statistique fondé sur une multitude de paramètres pour avoir un diagnostic précoce, voire prédictif, du vasospasme. La tête de pont de ce projet est de rajouter dans le monitorage multimodal évoqué ci-dessus le dosage dans le sang et le liquide céphalorachidien de biomarqueurs de la souffrance cérébrale. Pendant 1 an, le sang et le LCR de tous les patients qui arrivent dans le service pour une hémorragie méningée vont être prélevés chaque jour de J1 à J10. Avec la biologie, on rajoute une corde à notre arc pour éviter le 2e AVC ! Ce projet va aussi permettre de constituer une base de données de tous les éléments que l'on a déjà (pancarte infirmière, imagerie, données des dopplers) pour l'intégrer, avec la biologie, à notre modèle prédictif. En bref, on va s'intéresser à la trajectoire de tous ces éléments et regarder leur lien avec la survenue du vasospasme Ce projet mixe plein de choses : les paramètres cliniques et biologiques, le stockage et la récupération des données, l'analyse statistique Et l'avancée de celui-ci ne pourrait pas avoir lieu sans l'aide de l'entrepôt des données de santé, du CRB et de l'ISPED.
Un conseil aux jeunes chercheurs ?
Grégoire : La recherche est un excellent levier de changement des services cliniques. Elle améliore nos pratiques. Cela permet de s'ouvrir à d'autres métiers (les ingénieurs de données, les statisticiens, les biologistes) et de se décentrer de son propre service. Pour moi, la médecine de demain, c'est aller voir ce que font les autres et s'enrichir de leurs compétences ! C'est aussi un super projet d'équipe, qui motive tous les professionnels du service.
* Concrètement, le sang qui baigne les artères du cerveau va provoquer une inadéquation du calibre des artères avec les besoins du cerveau en apport sanguin, ce qui peut aboutir à une souffrance des cellules
Source Passerelles Printemps 2024