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Virus JC et risque de LEMP
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Qu'est-ce que le virus JC ?
John Cunningham Virus_ Source : NamuWiki
Le virus JC (John Cunningham) est très fréquent en population générale, cause très rarement des symptômes, et après infection, persiste "en sommeil" dans certains organes sans causer de problèmes dans la très grande majorité des cas.
Dans quelles situations le virus JC peut-il poser problème ?
Les personnes dont le système immunitaire est affaibli peuvent présenter un risque de développer une LEMP (leucoencéphalopathie multifocale progressive), notamment dans les situation suivantes :
- Syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), beaucoup moins fréquent aujourd'hui grâce aux traitements
- Traitements à caractère particulièrement immunosuppresseur chez des personnes ayant bénéficié de greffes ou ayant des troubles auto-immuns.
La LEMP est une affection opportuniste du système nerveux central, due à la réactivation du virus JC, qui provoque le développement de plages étendues de démyélinisation, avec des manifestations neurologiques d'abord insidieuses puis plus bruyantes qui peuvent conduire à de graves incapacités, voire le décès.
A noter qu'elle peut souvent être détectée à l'IRM avant l'apparition des premiers symptômes. Une ponction lombaire peut être réalisée pour participer au diagnostic.
Caractéristiques cliniques de la SEP et de la LEMP, BIOGEN, 2024
Avec quels traitements de la SEP la surveillance du virus JC est-elle nécessaire ?
La SEP ne constitue pas à elle seule un risque de LEMP.
Le Natalizumab (TYSABRI intraveineux ou sous-cutané / TYRUKO biosimilaire intra-veineux) de part son mécanisme d'action et les données accumulées depuis sa mise sur le marché est le seul traitement de la SEP pour lequel une surveillance du virus JC est nécessaire, et aujourd'hui très encadrée et protocolarisée.
Les risque de LEMP sous Natalizumab restent globalement très faibles,
3 facteurs essentiels permettent de déterminer (stratifier) le niveau de risque à l'échelle individuelle :
- la durée d'exposition au Natalizumab: le risque augmente surtout au-delà de 2 ans.
- des antécédents d'immunodépression médicamenteuse avant la mise sous Natalizumab.
- une sérologie positive au virus JC (présence d'anticorps Anti JCV dans le corps), définie précisément par un index de positivité.
Tableau de stratification du risque de LEMP chez les patients traités par Natalizumab, BIOGEN, 2024
En pratique avant le traitement :
- une sérologie positive sera une contre-indication à la mise sous Natalizumab, sauf exceptions temporaires chez des patients présentant un index de positivité faible, en contexte particulier ou en l'absence d'alternatives thérapeutiques.
- une sérologie négative permettra de débuter le traitement : la sérologie sera contrôlée à intervalles réguliers, ainsi que les IRM et l'examen clinique.
Recommandations pour le suivi du patient sous Natalizumab, BIOGEN 2024
Comment et où contrôler la sérologie JC ?
Dans un contexte de traitement envisagé ou en cours par Natalizumab, deux plateformes de traitement spécifiques de ces sérologies existent (Stratify et Immunowell).
Les sérologies JC peuvent être prélevées uniquement par des centres SEP (hôpitaux ou cliniques) qui expédient les prélèvements à ces plateformes.
Je suis sous Natalizumab, ma sérologie au virus JC s'est positivée au dernier contrôle, que faire ?
Le fait que la sérologie au virus JC se positive en cours de traitement par Natalizumab ne signifie pas qu'une LEMP va brutalement apparaitre et n'implique pas son arrêt immédiat.
Si l'index JC est faible, on sera amenés à le recontrôler (il peut y avoir des fluctuations).
Si l'index est d'emblée élevé ou qu'il augmente progressivement, on vous proposera probablement un relai vers un autre traitement.
L'extension des intervalles de doses de 4 à 6 semaines peut aussi être une stratégie mise en oeuvre dans certains centres pour limiter le risque.
Y-at-il des choses à faire pour éviter d'attraper le virus JC ?
Il n'existe à ce jour ni vaccin ni recommandation particulière permettant de s'en protéger.
On m'a parlé de cas de LEMP sous d'autres traitements de la SEP, qu'en est-il ?
On a recensé quelques cas exceptionnels de LEMP dans le monde sous : Fingolimod, Diméthyl Fumarate, Ocrelizumab, Rituximab pour des patients traités en contexte de SEP.
Compte-tenu de leur grande rareté et de facteurs confondants, il n'y a pas lieu de mettre en oeuvre une surveillance spécifique du virus JC avec ces traitements.
Mis à jour le 28/11/2024