SPECIALITES ET PATHOLOGIES
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SOMMAIRE
La Chirurgie de la myopie, de l'hypermétropie et de l'astigmatisme : Principes
La CHIRURGIE LASER
La chirurgie
réfractive par implants intraoculaires
CHIRURGIE DE LA CATARACTE
Chirurgie de la presbytie
Centre de Référence National du Kératocône (CRNK)
Les Greffes de cornées
Prise en charge des yeux secs
TRAITEMENT MéDICAL ET CHIRURGICAL DES GLAUCOMES
ADAPTATIONS DE LENTILLES DE CONTACT
EXPLORATIONS DIAGNOSTIQUES ET IMAGERIE
La Chirurgie de la myopie, de l'hypermétropie et de
l'astigmatisme : Principes
La myopie : la lumière focalise en avant de la rétine, la puissance optique de l'œil est trop puissante, la vision est floue de loin
L'hypermétropie : la lumière focalise en arrière de la rétine, la puissance optique de l'œil n'est pas assez puissante, la vision est floue de près comme de loin
L'astigmatisme : la lumière focalise en différents points en fonction du méridien de l'œil traversé par la lumière, il peut être myopique ou hypermétropique, la vision est dédoublée
La presbytie : la dynamique d'accommodation du cristallin devient insuffisante pour faire la mise au point entre la vision de loin et de près, c'est un phénomène naturel lié au vieillissement, survenant après 40 ans.
La puissance optique de l'œil est gouvernée par plusieurs éléments capables d'induire un trouble de la focalisation de la lumière :
- la courbure des interfaces traversées (essentiellement les faces avant et arrière de la cornée et du cristallin)
- la longueur axile de l'œil
- la densité optique des milieux oculaires (essentiellement le cristallin)
La chirurgie réfractive utilise plusieurs techniques pour compenser les erreurs réfractives en agissant de différentes manières :
- modifier la courbure de la cornée (lasers, implants intracornéens)
- ajouter des lentilles intraoculaires pour moduler la vergence optique (soit devant le cristallin, soit à sa place)
D'avant en arrière : Cornée --> Iris/pupille --> Cristallin --> Vitré --> Rétine/nerf optique
Depuis plus de 30 ans, le laser excimer est la technologie de référence pour réduire les erreurs réfractives en réalisant un remodelage de la surface cornéenne. Le principe est d'enlever de manière très sélective une quantité de tissu cornéen de manière à modifier la courbure de la cornée, et ainsi de modifier la puissance optique de l'œil (vergence). Ce traitement se fait uniquement après validation d'un bilan très complet. Tous les patients ne sont pas opérables, le chirurgien vous informera de la possibilité d'une intervention.
La plateforme laser au CHU de Bordeaux : la suite réfractive ALCON wavelight®
un laser femtoseconde FS 200 pour
la découpe des volets cornéens (LASIK)
un laser excimer EX 500 pour la
photoablation
un couplage topographique
(traitement des cornées irrégulières)
un couplage aberrométrique
un système de guidage par
reconnaissance irienne
CHU de Bordeaux - Salle BLOC laser
LE CIRCUIT DE PRISE EN CHARGE POUR UNE CHIRURGIE LASER
Première consultation = rendez-vous « R1 »; le
patient fait le BILAN d'opérabilité
s'il n'est pas récusé, une chirurgie lui est proposée (laser ou implants).
Un dossier spécifique est ouvert. Si un laser est proposé, le patient est inscrit pour la consultation pré opératoire et pour le bloc. Certains ont également un soin préparatoire LIPIFLOW de programmé, au moins 15 jours avant la chirurgie.
Examen détaillé de la réfraction
Topographie cornéenne
Remis par le chirurgien


De l'information complémentaire sur la chirurgie, son
déroulement, le suivi, les consignes pré/per/post opératoires.
Les coordonnées email/tel de l'équipe Laser
(orthoptiste/médecin)
Si demandé par chirurgien : Fiche de
consentement/information et Devis LIPIFLOW également en 2 exemplaires
Tarifications appliquées pour la chirurgie laser :
o PKR : 900 E /œil
o LASIK : 1050 E /œil

Les mutuelles peuvent prendre en charge la chirurgie
réfractive selon conditions
Remis par l'infirmière (sur place ou par la poste si décision prise
après R1) :
Une fiche explicative du parcours administratif


Deuxième consultation = rendez-vous « R2 »
le BILAN DE VALIDATION est complété, le patient pose ses dernières
questions et une convocation est délivrée par le chirurgien. Le dossier a été
préalablement revu et validé par l'équipe orthoptistes/chirurgiens au STAFF REFRACTIF
la semaine suivant le R1.
Bilan orthoptique
Validation par le médecin et informations complémentaires
Soin LIPIFLOW pré-opératoire
Le CHU de Bordeaux s'est équipé
d'une stratégie innovante pour la prise en charge et la prévention de la
sécheresse oculaire post opératoire.
Le soin LIPIFLOW visant à la
désobstruction des orifices des glandes des paupières est conseillé pour
certains patients, pour préparation des yeux en amont de la chirurgie (minimum
15 jours avant). L'objectif est de limiter l'effet secondaire de la chirurgie
et ses conséquences sur la qualité et le confort du résultat. De plus,
l'éducation thérapeutique préopératoire associée permet de sensibiliser le
patient à la gestion de sa qualité de surface oculaire, déterminante dans la
qualité de vision.
La tarification est de 400 E pour
les deux yeux, non pris en charge par la SS et donc totalement à la charge des
patients. Son règlement se fait juste à la régie administrative avant de faire
le soin .La fiche de
consentement/information et le Devis LIPIFLOW délivrés à la programmation
seront demandés signés le jour du soin. Une imagerie des glandes des
paupières (LIPIVIEW) est réalisée par l'orthoptiste en amont ou le jour du
soin. Une cotation de l'acte LIPIVIEW est pratiquée, pris en charge par la SS. Le soin dure 30 minutes (dont 12
minutes de LIPIFLOW pour les 2 yeux, réalisés en simultané), il est pratiqué
par une infirmière spécialisée qui réalise également l'éducation thérapeutique.
Télécharger ICI le document éducation "Oeil sec".
Le Jour du laser = J0




o Identité / Programme opératoire
o Fiche administrative / étiquettes
o Quitus de règlement (sera visé par l'hôtesse du bloc)
o Tenue appropriée, respect des consignes préparatoires
o Accompagnement (pour retour à domicile)
o Proposition d'une petite collation si nécessaire
o Habillage (charlotte, sur blouse, sur chaussures, lavage des mains, dépose des lunettes)

Passage dans le sas d'attente du
bloc opératoire
Passage au Bloc laser :
Présence Infirmière, Orthoptiste, Aide opératoire, Chirurgien.
Sortie du Bloc, encadrée par
l'hôtesse d'accueil laser
o Validation des RDV post op
o Déshabillage / restitution des lunettes / coques oculaires de protection
o Antalgique si besoin
o Explication du traitement :
§ Protections pour la nuit (coques)
§ Collyres antibiotiques/cortisone, lubrifiants, antalgiques, anxiolytiques
§ Délai avant possibilité sommeil > 6 heures pour LASIK, sans délai pour PKR
Validation des RDV post
opératoires, modalités d'ablation des lentilles thérapeutiques (PKR/PKT)
Consignes en cas d'urgence
Les Justificatifs de facturation



Les Consignes préopératoires



Le suivi post opératoire
Le contrat moral impose au
patient d'accepter un suivi régulier et de ne pas se frotter les yeux,
d'accepter les recommandations du chirurgien en cas d'urgence.
Les patients sont revus
régulièrement au CHU pendant 12 mois :
o PKR : Jour +1; Jour +3 ; Mois +1 ; Mois +6 ; Mois +12
o LASIK : Jour +1 ; Jour +8 ; Mois +1 ; Mois +6 ; Mois+12
Ensuite, il est demandé au
patient de s'engager à revoir un ophtalmologiste tous les ans pour un contrôle
de la cornée et de la vision, en cas de baisse de vision ou de déformation
cornéenne, un rdv doit être pris dans l'unité.
Un certificat pour la conduite
automobile est, si besoin, dicté à Mois +1.
LE DEROULEMENT DU LASIK : pas à pas...







- Le chirurgien commence par effectuer une découpe de la
couche de la cornée la plus superficielle appelé « volet », à l'aide du laser Femtoseconde. Pour
cela, un anneau de succion réalise l'interface entre l'œil et le laser.
L'application de cet anneau entraine une baisse de vision et un léger inconfort.
Lors de la connexion du laser à l'anneau une sensation d'appui est normale. Une
fois la découpe effectuée, le chirurgien réalise la même étape sur l'autre œil.
- Ensuite, vous passez sous le 2ème laser : le
laser Excimer. Avant cela, l'infirmier prépare un champ stérile en vous appliquant
de la Bétadine autour des yeux. Le chirurgien vous cache ensuite un œil et vous
place un écarteur de paupière sur l'œil à traiter. Il commence par soulever
manuellement le volet cornéen découpé précédemment. Puis une attention
particulière vous est demandée pour fixer la mire du laser pendant quelques
secondes : la photo-ablation par laser est réalisée. Le Volet cornéen est
finalement remis en place par le chirurgien puis l'opération est renouvelée sur
l'autre œil. Enfin, il vous place des coques protectrices sur chaque œil.
Vous retournez
ensuite dans la salle d'attente laser afin que l'on vous remette les
ordonnances et rendez-vous post-opératoire. Enfin, le chirurgien vient vérifier
à la lampe à fente le positionnement du volet cornéen avant votre sortie.

Consignes post-opératoires du LASIK









Prise de rendez-vous : 05 56 79 55 30
rdv.ophtalmo@chu-bordeaux.fr
LE DEROULEMENT DE LA PKR : pas à pas...








- Le chirurgien commence par vous cacher un œil et vous
place un écarteur de paupière sur l'œil à traiter. Il applique ensuite sur la
cornée un collyre pendant 30 secondes afin de retirer manuellement et plus
facilement la couche de la cornée la plus superficielle.
- Ensuite, une attention particulière vous est demandée
pour fixer la mire du laser pendant quelques secondes. La photoablation par
laser est réalisée. Une lentille à visée cicatrisante est appliquée en fin
d'intervention. Enfin, il vous place des coques protectrices sur chaque œil.
Vous retournez
ensuite dans la salle d'attente du laser afin que l'on vous remette les
ordonnances et rendez-vous post-opératoire. Puis vous devez rentrer directement
à domicile.












OBTENIR UN RDV de chirurgie réfractive : Cliquer ICI
URGENCES POUR LASIK et PKR
Si vous ressentez une douleur aigüe persistante
Présentez-vous aux urgences sans RDV
Du lundi au vendredi 8h30 à 18h00 : urgences service d'ophtalmologie (CFXM)
En dehors de ces horaires : urgences adultes CHU (Tripode)
Contact Urgences ophtalmologiques : 05 56 79 56 79 poste 14336
Pour plus d'informations : orthoptiste-refractive@chu-bordeaux.fr
L'équipe d'unité de Chirurgie Réfractive
Pr TOUBOUL David
|
Professeur - Chef d'unité |
Me PREVOT Elodie
|
Orthoptiste
|
Me ROUGLAN Susan |
Orthoptiste
|
Me SAUNIER Valentine
|
Praticien Hospitalier
|
Si le laser n'est pas une bonne
option, il est parfois proposé une chirurgie implantatoire. En fonction de
l'âge et du statut du cristallin, il est proposé, sous condition de bilan
d'implantabilité favorable, de mettre en place des implants intraoculaire
corrigeant divers troubles réfractifs. Leur positionnement se fait en avant du
cristallin pour les plus jeunes (implants phaques), à la place du cristallin
(PRELEX pour PREsbyopic Lens Exchange,
ou chirurgie du cristallin clair), le plus souvent après 55 ans chez les myopes,
45 ans chez les hypermétropes.
Pour les implants phaques, essentiellement les myopes très forts, l'implant est mis en place pour une durée déterminée et sera enlevé plus tard lors de la chirurgie de la cataracte ou bien en cas d'intolérance. Ils sont positionnés soit en arrière de l'iris (type ICL) ou clippés en avant de l'iris (type Artisan). Un engagement à une surveillance régulière à vie est un prérequis indispensable pour ce type de chirurgie.
Pour le PRELEX, un bilan ressemblant à celui de la chirurgie de la cataracte est réalisé, amplifié de certains examens plus précis et d'un questionnaire visant à réaliser un profilage des besoins visuels du patient. La chirurgie et son suivi est en tout point similaire à celle de la cataracte.
Imagerie OCT haute résolution du Cristallin et de la Cornée
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CHIRURGIE DE LA CATARACTE
Avec les avancées modernes de la
chirurgie du cristallin (opacifié lors de la cataracte), celle-ci a atteint un
tel niveau de précision qu'il est à présent possible de prédire assez bien les
résultats visuels et donc de viser une certaine indépendance en correction
optique complémentaire en post opératoire. On parle à présent de chirurgie « réfractive
de la cataracte ».
L'objectif de la chirurgie de la cataracte est de remplacer le cristallin cataracté par une lentille synthétique et transparente qui restera en place pour le reste de la vie. En pratique, le sac qui contient le contenu du cristallin est respecté et utilisé pour mettre en place la lentille synthétique (acrylique, PMMA ou silicone).
Les implants intra-oculaires sont de trois types selon le choix du
chirurgien et la demande du patient
Monofocal : il ne corrige la vision parfaitement qu'à une
distance définie le plus souvent de loin (au-delà de 5 mètres).
Torique : il corrige l'astigmatisme et nécessite une
orientation selon un axe spécifique dans l'oeil
Multifocal : il corrige la vision à plusieurs distance en
divisant la lumière en plusieurs foyers, ceci réalise un compromis car il y a
obligatoirement une diminution du contraste pour une distance donnée, ils ne
sont prescrits que selon certaines conditions
Déroulement de la chirurgie de la cataracte
C'est l'acte chirurgical le plus pratiqué au monde, avec plus de 25 millions d'actes par année.
Cette chirurgie est indiquée, soit
pour replacer le cristallin cataracté, soit, dans certains cas précis, pour
restituer l'accommodation (chirurgie du cristallin clair).
La cataracte
entraine une baisse de la vision, parfois associée à un éblouissement, un
dédoublement, des difficultés pour la conduite, l'impression de vision voilée.
Elle survient habituellement après 70 ans mais arrives plus tôt dans certaines
situations plus rares (diabète, myopie forte, chirurgie de la rétine, maladies
génétiques, prise de cortisone au long cours, contusion oculaire, inflammation
intraoculaire).
Il existe 4 étapes de prise en charge :
1 - Bilan du retentissement et d'opérabilité
Il confirmera l'origine de la
baisse de vision par mesure de l'acuité visuelle, de la qualité optique de
l'œil et de la densité optique du cristallin.
Lorsqu'il existe un
retentissement sur la qualité de vie, l'intervention de la cataracte est
souhaitable.
Afin d'évaluer le rapport risque/bénéfice, le bilan recherchera
les facteurs de risques associés à la cataracte. Comme par exemple, une maladie
rétinienne, un diabète non équilibré, un glaucome, une sécheresse oculaire, une
anomalie cornéenne.
Les besoins visuels (activités
professionnelles, lecture, loisirs, conduite automobile) sont mis en balance
avec les critères biométriques de l'œil afin de discuter le type de lentille
intra-oculaire le plus adapté pour chaque patient.
La lentille est le plus
souvent monofocale (vison nette de loin et correction lunette pour voir de
près), parfois torique (correction le l'astigmatisme oculaire), et dans
certains cas multifocale (compromis d'indépendance en lunettes à différentes
distances de vision).
Lors de ce bilan, certaines mesures sont réalisées :
de manière systématique, la mesure
de la courbure de la cornée (kératométrie), de la longueur axiale de l'œil, de
la position du cristallin
en fonction de l'indication
opératoire, une topographie cornéenne est réalisée (forme de la cornée), une
évaluation de la qualité optique (Oqas), une tomographie optique de la rétine et
du nerf optique (OCT), un comptage des cellules de la cornée (endothélium), une
échographie par ultrasons, un champ visuel.
2 - Planification opératoire, explications et choix de l'implant
Au bout du bilan, le chirurgien
explique le protocole opératoire choisi et informe des risque encourus, repris
dans le consentement éclairé qui sera à lire obligatoirement et à signer avant
l'intervention.
Quand le patient a bien compris, il est adressé aux infirmières
de programmation qui délivrent les informations pratiques, proposent une visite
préopératoire chez l'anesthésiste (si besoin), donnent le rendez-vous
opératoire et post opératoires prévisibles.
Certains implants ont des
particularités technologiques permettant d'améliorer la vision de loin (implants
toriques) ou de donner un certain niveau d'indépendance vis à vis du port de
corrections optiques (implants multifocaux), Ils font l'objet d'une
contribution financière demandée par l'hôpital pour amortir leur surcout car
ils ne sont pas pris en charge par la SS, un devis est nécessaire. Le paiement
se fait à l'avance, à la commande le l'implant. Si l'implant n'est pas posé, il
est remboursé ultérieurement.
3 - L'intervention
Dans la grande majorité des cas,
l'intervention est programmée en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie locale
(gel de surface).
Pour certains cas plus délicats, une anesthésie plus lourde
peut être décidée (locorégionale ou générale), une nuit d'hospitalisation est
très rarement nécessaire.
En pratique, le patient est
convoqué à une heure précise puis passe par l'accueil administratif, avant de
passer dans le secteur d'hospitalisation ambulatoire. Il est préparé pour le
bloc opératoire puis transféré en salle de bloc stérile par l'équipe.
Sauf
demande particulière des médecins, il est recommandé de ne pas oublier de
prendre son traitement habituel (si existant) et de prendre une collation
raisonnable avant de venir.
L'intervention de la cataracte
nécessite de nombreux outils très sophistiqués et se déroule patient allongé
sous un microscope opératoire.
La pupille est dilatée soit en amont par
l'infirmière, soit en début d'intervention par le chirurgien.
Le chirurgien est assisté par une
infirmière et un aide opératoire. Plusieurs vérifications d'identité et du côté
à traiter seront réalisées.
L'œil à opérer est isolé sous un champ opératoire
après désinfection soigneuse de la zone. Un instrument spécifique permet de
maintenir la paupière ouverte pendant l'intervention.
Le patient voit de la
lumière et des ombres, il lui est simplement demandé de regarder droit devant.
L'anesthésie de contact prend quelques secondes. Ensuite, l'intervention se
déroule progressivement et prend entre 15 et 30 minutes en fonction des cas
opératoires.
Les principaux temps opératoires sont les suivants :
Deux petites ouvertures de 1 et 2
à 3 mm réalisées en périphérique de la cornée
Dilatation de la pupille par
injection d'un produit mydriatique (si non dilatée)
Ouverture du sac contenant le
cristallin (capsulorhexis)
Décollement et mobilisation du
cristallin dans le sac (hydrodissection)
Ablation du cristallin à l'aide
d'une sonde à ultrasons
Injection de l'implant par
l'incision (plié en deux)
Nettoyage des gels utilisés pour
la chirurgie
Vérification de l'étanchéité de
l'incision et parfois pose d'une suture (retirée au 1er rdv post op)
Injection d'un antibiotique dans
l'œil par l'incision pour finir l'intervention
Application d'une pommade en
surface et protection de l'œil par une coque transparente
Une fois le champ opératoire
retiré, un pansement est mis en place pour éviter les frottements oculaires et
protéger l'œil pour les premières nuits post opératoires.
Le patient repart
dans le secteur ambulatoire pour ressortir assez rapidement, si possible
accompagné (conduite automobile impossible), il lui est délivré une ordonnance,
un récapitulatif des rendez-vous post opératoires, un document administratif de
sortie, un compte rendu opératoire est automatiquement envoyé aux médecins
correspondants mentionnés par le patient. Les consignes en cas d'urgence sont
clairement explicitées.
Actuellement, un écart d'au moins
une semaine est prévu entre la chirurgie des deux yeux (en pratique plutôt 3
semaines).
4- Suivi post opératoire et complément de correction optique
Le patient est re convoqué entre
2 et 6 jours post opératoire pour un contrôle, il sera également revu un mois
après la chirurgie du second œil afin de vérifier le résultat optique et
prescrire si besoin un complément par des lunettes.
Le plus souvent il est
simplement demandé de mettre des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires
pendant au moins 3 semaines associé le plus souvent à des soins lubrifiants. Il
faut aussi garder une coque de protection pour les premières nuits et ne pas se
frotter les yeux. Le reste de la vie quotidienne est normal (tous les mouvements
sont permis, l'avion également, les douches, un maquillage doux est possible
après 1 semaine), seuls sont à éviter le sport intensif, les activités
aquatiques pour les 15 premiers jours. La conduite automobile est déconseillée
pendant une période limitée, définie avec l'ophtalmologiste.
La récupération visuelle est souvent rapide (dès le soir ou le lendemain de l'intervention), elle sera évaluée lors de la deuxième visite, elle dépendra :
Du pronostic visuel préopératoire
De la difficulté opératoire
De la présence de complications
De la précision du calcul et de la nature de l'implant
Bien que ce soit exceptionnel, en cas de : douleur importante, de baisse de vision brutale, d'œil très rouge, de contusion directe accidentelle ; il lui est demandé de venir aux urgences ophtalmologiques du CHU sans délai ni rendez-vous. Se présenter dans le service d'ophtalmologie en semaine entre 8H00 et 18H00, aux urgences adultes le reste du temps.
Les retouches sont exceptionnellement, en cas d'imprédictibilité de l'implant, un remplacement de ce dernier peut faire l'objet d'une seconde intervention dans le premier mois post opératoire. S'il n'est pas souhaitable de changer l'implant, une chirurgie de la cornée par laser ou la mise en place d'un deuxième implant est envisageable.
Les complications
Elles sont très rares mais elles existent tout de même car il n'y a pas de chirurgie sans risque. La liste suivante résume les plus graves et les plus fréquentes sans toutefois être totalement exhaustive (contenue dans le document de consentement éclairé délivré aux patients) :
Pendant l'intervention :
La rupture du sac contenant le
cristallin : soit en raison d'un contact avec les instruments ou d'une
fragilité intrinsèque, le sac peut se perforer et nécessiter un nettoyage du
gel (vitré) qui passe parfois de l'arrière vers l'avant de l'œil par cette déhiscence.
Dans la majorité des cas l'implantation est tout de même possible, parfois, il
faut envisager de changer le type d'implant, posé dans le même temps ou à
distance, en avant ou en arrière de l'iris.
La bascule d'un fragment de
cristallin en arrière du sac contentant le cristallin: cette complication très
rare nécessite un arrêt de l'intervention et la pratique d'une chirurgie par
voie postérieure dans un second temps. Une fois le fragment éliminé,
l'inflammation est plus sévère et expose à un plus fort taux de complications
post opératoires.
L'hémorragie expulsive :
exceptionnelle, elle correspond à un hématome sous la rétine avec un risque de
sortie brutale du contenu de l'œil par l'incision. La perte définitive de la
vision ou de l'œil est possible.
Après l'intervention :
L'hypertonie oculaire : la
pression dans l'œil est élevée et entraine une souffrance transitoire qui doit
être prise en charge par un collyre supplémentaire prescrit pour quelques
jours.
Une fuite de liquide par une
incision insuffisamment étanche est possible : un point de suture peut
être secondairement posé
Une hémorragie sur le blanc de
l'œil : tâche rouge qui se résorbe habituellement en quelques jours.
La persistance d'un débris de
cristallin ou déplacement secondaire de l'implant: un lavage simple de
l'œil est rapidement planifié pour y remédier lors d'une courte intervention
complémentaire, l'implant est repositionné.
L'infection intra-oculaire :
exceptionnelle (< 1 cas sur 1000), elle est très grave et doit être prise en
charge au plus tôt par des injections dans l'œil. La perte définitive de la
vision ou de l'œil est possible.
Le décollement de la
rétine : la rétine peut se décoller quelques temps après l'intervention,
surtout chez les patients porteurs d'une myopie très forte. Ceci sans lésion et
complication per opératoire. Il impose une chirurgie complémentaire pour
recoller la rétine. Si celle ci est réalisée précocement, le pronostic visuel
reste bon.
L'œdème de la rétine ou du nerf
optique : Un épanchement inflammatoire est possible dans la rétine ou au
niveau du nerf optique en post opératoire, ce phénomène est souvent transitoire
et plus fréquent chez des patients à risque vasculaire (diabétiques). Un
traitement approprié par collyres et comprimés permet de résoudre l'œdème en
quelques semaines dans la majorité des cas. Il existe cependant un risque de
mauvaise récupération visuelle définitif.
L'œdème de la cornée :
l'accumulation d'eau dans la cornée peut survenir chez des patients dont la
cornée est préalablement reconnue comme fragile ou si difficultés opératoires
l'on traumatisée. Ce dernier peut être régressif en quelques jours ou rester
définitivement et troubler la vue. Le recours à la greffe de cornée permet la
récupération d'un partie de la vision.
L'opacification capsulaire
secondaire : le sac qui contient l'implant est parfois secondairement
opacifié par la prolifération de cellules. Cet événement est souvent non
prévisible mais facilement gérable grâce à la réalisation d'un laser en
consultation (capsulotomie au laser Nd :YAG), visant à ouvrir une fenêtre
de clarté centrale en arrière de l'implant. Cet événement survient environ pour
un patient sur trois dans les deux premières années post opératoires, il est
plus fréquent chez les patients jeunes.
La perception de « corps flottants »,
une sensibilité transitoire à la lumière, un dédoublement de l'image, un
astigmatisme cornéen induit sont des complications mineures qui sont aussi
possibles.
La perception de halos autour des
lumières, de zones de non vision en forme de virgules en périphérie temporale
sont possibles avec certains implants.
L'opacification anormale ou le
déplacement progressif de certains implants peut nécessiter leur changement
ultérieurement.
Prise de rendez-vous : 05 56 79 55 30
rdv.ophtalmo@chu-bordeaux.fr
Chirurgie de la presbytie
La presbytie est définie comme la diminution du pouvoir d'ACCOMMODATION du cristallin, survenant naturellement à partir de 45 ans, limitant la vision nette en vision de près.
La restitution d'une dynamique d'accommodation naturelle n'existe pas pour l'instant. Il s'agit actuellement de mettre en place une « pseudo accommodation » non dynamique, faisant appel à un compromis optique utilisant les capacités d'adaptation du cerveau.
Ainsi, certaines techniques permettent de REDUIRE, et
non d'éliminer la dépendance en lunettes (ou en lentilles de
contact) lorsque le patient souffre de PRESBYTIE.
Dans tous les cas,
la chirurgie de la presbytie est une COMPENSATION et non
une RESTAURATION de l'accommodation. Ceci impose donc un certain
degré de COMPROMIS dont l'acceptation par le patient est primordiale afin de
rendre efficace l'approche chirurgicale.
Par ailleurs, l'œil est un
système optique évolutif dans le temps, le vieillissement du
cristallin est responsable, lentement, d'une modification de la vision et d'une
augmentation de la presbytie.
De plus, vers l'âge de 75 ans, le cristallin est
opacifié par le vieillissement et impose le plus souvent un
remplacement définitif par une lentille intraoculaire, visant
éventuellement à corriger aussi la presbytie (chirurgie de la
cataracte).
Globalement, en fonction de l'âge du patient et de la
transparence du cristallin, il vous sera proposé soit remodelage de la
cornée (LASIK), soit un échange du cristallin clair par un implant intraoculaire (PRELEX).
Un geste proposé sur le cristallin n'imposera pas de retouche significative dans le temps par rapport à un geste proposé sur la cornée, qui nécessite souvent dans les 10 ans une retouche laser ou un passage à un geste sur le cristallin. Ce dernier étant réputé plus intrusif, il est habituellement proposé plus tardivement dans la vie.
LE PRINCIPE OPTIQUE POUR COMPENSER LA PRESBYTIE
REPOSE SUR L'INDUCTION D'UN CERTAIN DEGRÉ DE MULTIFOCALITÉ (division de la
lumière incidente en plusieurs foyers pour voir net à différentes
distances).
Cette multifocalité induit une diminution sensible du
contraste et ne s'adresse donc qu'à des yeux parfaitement
sains.
Elle pourra être obtenue soit au niveau du cristallin
(implant) soit au niveau de la cornée (laser).
Elle pourra soit utiliser le
concept de "VISION SIMULTANÉE" (les deux yeux sont
équipés du même système multifocal), soit utiliser le concept
de "MONO-VISION", c'est à dire l'induction d'une vision nette de
près sur l'œil dit "dominé" (ou œil myopisé), l'autre œil,
dit "dominant", sera destiné à la vision nette de loin (œil
emmétropisé). La multifocalité n'est ici obtenue que si les deux yeux restent
ouverts. Ainsi, en vision binoculaire, le cerveau privilégiera l'œil dominé
pour les objets en vison de près et l'œil dominant pour les objets en vision de
loin; il existera un chevauchement du champ de netteté, plus ou moins
important, pour la vision intermédiaire.
Pour la chirurgie de la
cornée (Laser excimer), la mono-vision reste le concept optique
habituellement proposé en priorité pour traiter la presbytie (et les autres
troubles optiques associés par la même occasion : astigmatisme, myopie,
hypermétropie).
Pour des raisons d'habitudes visuelles, les myopes bénéficierons volontiers d'une mono-vision "simple" (LASIK en mode monovision) ; les hypermétropes bénéficierons plutôt d'une mono-vision "aménagée" (LASIK en mode PRESBY-LASER).
Un questionnaire destiné à mieux
cerner votre PROFIL D'ACTIVITÉS et les possibilités de compromis
chirurgicaux est proposé lors du bilan de la chirurgie de la presbytie.
OBTENIR le questionnaire : Cliquer ICI
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MALADIES ET CHIRURGIES DE LA surface oculaire et de la CORNEE
L'unité prend en charge toute la
diversité des pathologies du segment antérieur de l'œil. Ci-dessous figurent quelques
informations sur certaines maladies ou techniques de prises en charges.
Centre de Référence National du Kératocône (CRNK)
Le CRNK fut labélisé centre national de référence en 2005 par le ministère de la santé dans le cadre du premier puis du deuxième plan national "maladies rares". Son objectif est de structurer la filière de prise en charge, de fournir les dernières avancées technologiques aux patients, de diffuser la connaissance et de faire avancer la rechercher dans le domaine du Kératocône.
Le site officiel du CRNK est actuellement hébergé sur le site du service d'ophtalmologie du CHU de Toulouse : http://www.chu-toulouse.fr/-centre-de-reference-national-du,1145
Vous trouverez ci-dessous un complément d'informations :
Définition du kératocône (KC)
Le kératocône est une maladie dégénérative de la cornée. Celle-ci s'amincie et se déforme progressivement entrainant une détérioration de la vision. Cette déformation est le plus souvent décentrée et aboutit à l'apparition de plusieurs troubles visuels : myopie par bombement de la cornée, astigmatisme, aberrations complexes non corrigeables par lunettes, anisométropie (différence de puissance entre les deux yeux et donc de taille de l'image rétinienne) par progression le plus souvent asymétrique de la maladie.
La cornée déformée aboutit à une certaine « varifocalité » dépendante de la dilatation pupillaire : la puissance optique n'est plus le même lorsque la pupille est contractée (forte luminosité, accommodation) ou dilatée (émotion, vision nocturne). Il est donc difficile de corriger la vision avec des lunettes pour ces patients souffrant d'une « varifocalité dynamique ». L'adaptation de la lentille rigide est la solution la moins invasive et la plus efficace pour gommer au mieux cette varifocalité cornéenne.
Facteurs de risques
L'âge d'apparition est typiquement l'adolescence ou la
grande enfance, parfois chez l'adulte jeune.
Le caractère héréditaire est discuté compte tenu de la plus
grande prévalence de KC dans les familles de patients atteints. Il n'est
cependant pas identifié de gêne spécifique à ce jour.
La cornée présente une
défaillance biomécanique probablement décompensée par des microtraumatismes
répétés, essentiellement les frottements pathologiques.
Les frottements sont favorisés
par différents facteurs :
Intrinsèques : terrain
allergique (souvent génétique), troubles réfractifs mal corrigés, trouble du
comportement (Trisomie), mimétisme comportemental
Extrinsèques : environnement
agressif (allergènes, poussière, vent, soleil
Questionnaire « frottements
oculaires » à télécharger et remplir ICI.
Merci de le rapporter rempli lors de votre prochain bilan.
La maladie est auto-limitée d'une part, par la soustraction progressive aux facteurs de risque avec l'âge, et d'autre part par le durcissent progressif du collagène avec le vieillissement. La précocité de prise en charge est déterminante pour le pronostic fonctionnel car la déformation est irréversible. Il existe aussi un enjeu important à savoir identifier les formes débutantes avant tout geste chirurgical impliquant la cornée (le KC est une contre-indication absolue à la réalisation d'un LASIK pour correction de la myopie par exemple).
Les principaux facteurs péjoratifs d'évolutivité sont :
-
l'âge jeune (< 15 ans)
-
l'atteinte bilatérale
-
la sévérité du bombement (ectasie)
- l'association à des facteurs irritatifs
(sécheresse, conjonctivite) et à l'atopie (asthme, eczéma)
-
l'intolérance à l'adaptation en lentilles
-
l'association à un déficit mental (Trisomie)
-
la présence d'autres cas dans la fratrie
-
l'antécédent de laser cornéen (LASIK)
La qualité de vie est souvent détériorée mais dans la majorité des cas, une prise en charge adaptée permet de mener une vie normale.
Il existe différents stages de sévérité et diverses classifications mais, pour pour simplifier, il existe 4 principaux cas de figure :
Stade sous-jacent (infra-clinique) : le patient ne se plaint
de rien, la découverte d'une anomalie morphologique de la cornée est fortuite,
lors d'un bilan de chirurgie réfractive par exemple (topographie cornéenne)
Stade minime : la vision est troublée (surtout la nuit) mais les
lunettes permettent encore une qualité de vision et de vie normale
Stade modéré : le lunettes sont peu efficaces en raison de
l'excès de varifocalité, l'adaptation en lentille rigides est indiquée. En cas
d'intolérance, différentes stratégies de cornéoplasties dites « mini-invasives
et séquentielles » sont proposées
Stade sévère : la cornée est très amincie et trop bombée, les
lentilles sont difficilement tolérée, la chirurgie mini invasive reste limitée,
la greffe de cornée est souvent la seule issue.
Stratégie de prise en charge : il existe deux objectifs complémentaires
1 - Stopper l'évolution :
Identification facteurs de risques : interrogatoire
poussé pour rechercher les facteurs de risques de frottements oculaires, bilan
allergologique, dépistages familiaux
Limiter les frottements oculaires : éducation,
traitements lubrifiants, anti allergique, insensibilisation transitoire de la
cornée par technique du CXL
Renforcer la biomécanique cornéenne : pontage du
collagène cornéen par technique du CXL
2 - Améliorer la qualité de vision
Dans l'ordre des priorités, il faut :
Réduire l'asymétrie cornéenne
responsable de la varifocalité (décentrement du bombement)
Réduire l'astigmatisme cornéen
(ovalisation de la cornée)
Réduire la myopisation (liée au
bombement de la cornée)
Les moyens disponibles :
Les lentilles de contact : Lorsque la vision n'est plus satisfaisante
avec une correction lunettes, les lentilles de contacts sont proposées pour
gommer la déformation cornéenne. Une lentille souple n'est pas proposée car
elle suivrait la déformation cornéenne, sans efficacité sur les aberrations
optiques les plus gênantes. En revanche, une lentille rigide, de forme
sphérique, va passer en pont au-dessus de la cornéen permettant au ménisque de
larmes situé sous la lentille de compenser les irrégularités de la cornée
déformée. L'adaptation d'une lentille rigide passe par un bilan auprès d'un
ophtalmologiste spécialisé dans l'adaptation de lentilles pour kératocône. Comme pour l'essayage de nouvelles
chaussures, il faut prendre en compte différentes formes possibles et évaluer
le confort visuel, la tolérance lors de plusieurs consultations successives.
L'adaptation ne prévient pas de l'évolution de la maladie et implique donc une
surveillance régulière, environ tous les 6 mois. Différentes lentilles ont vu
le jour pour essayer de couvrir tous les cas de figures proposés par la
maladie. Ainsi des différentes adaptations ont renforcé la traditionnelle
lentille rigide de 8 mm de diamètre. Par exemples: l'adaptation « piggyback » (une lentille souple
positionnée sous la lentille rigide), l'adaptation en lentilles hybrides (une
partie de la lentille est souple), l'adaptation en verres mini-scléraux (le
diamètre de la lentille passe de 8 à 14 mm de diamètre et se remplie comme un
réservoir de larmes). Le port de lentille ne prévient par tout risque de
complication, en cas d'intolérance, il faut consulter et discuter d'autres
options thérapeutiques.
Les anneaux intra cornéens (AIC) : Cette technique
chirurgicale vise à implanter dans le tissu cornéen un matériel en plexiglass rigide (PMMA) de manière à
renforcer la cornée et à lui redonner une forme plus favorable à la
focalisation de la lumière dans l'œil. L'intervention est définie au cas par
cas en cas d'intolérance ou de non pertinence de l'essai des lentilles rigides (atteinte
purement unilatérale, métiers incompatibles avec le port de lentilles, volonté du
patient). L'intervention est assez peu invasive et pet être réversible. Elle
est assistée par le laser femtoseconde
qui permet de réaliser un canal circulaire dans la partie profonde de la cornée
devant accueillir un segment d'anneau intra cornéen passant à travers une
incision d'un millimètre regagnant la surface de la cornée. L'intervention est
réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale par collyre. Elle est indolore.
Le choix de l'anneau est déterminé au cas par cas par le chirurgien prenant en
compte les aberrations optiques et l'épaisseur de la cornée. Le résultat est
souvent partiel et permet d'améliorer la situation pour obtenir une meilleure
correction lunette, une adaptation lentilles plus aisée, une moins grande
fatigue visuelle. Le résultat n'est pas
immédiat en raison de la réponse biomécanique de la cornée qui met 2 à 3 mois pour se définir. Parfois, dans le cadre
d'une stratégie mini invasive séquentielle, il est proposé l'association à un
laser de surface et/ou un CXL pour améliorer la situation ou pour stabiliser l'évolution.
Le laser excimer : C'est le laser utilisé pour corriger la
myopie. Il peut dans certains cas, servir à remodeler la cornée pour diminuer
l'asymétrie optique induite par le kératocône. Il est le plus souvent proposé
au décours d'une implantation d'AIC pour améliorer lerésultatréfractif. Un CXL
est souvent réalisé soit en amont soit en couplage le jour du laser pour renforcer le collagène sous-jacent
à la zone amincie volontairement par le laser. Ce geste impose une période de
cicatrisation de 6 à 12 mois. En cas d'insuffisance de l'approche, une greffe
de cornée reste toujours possible.
Les implants intraoculaires : Pour certains patients, une fois
la cornée régularisée par anneaux et/ou laser ou greffe de cornée, il reste une
myopie trop forte pour être corrigée en lunette (le plus souvent car l'autre œil est beaucoup moins atteint
et donc mois myope, limitant la prescription de verres trop différents:
anisométropie non tolérable). Une option parfois proposée est d'implanter une
lentille intra-oculaire pour compenser la myopie. Soit devant le cristallin
chez les patients jeunes, soit à la place de ce dernier pour les plus âgés
(> 50 ans). Le résultat est souvent très positif.

Les principales complications de la greffe de cornéen sont :
Rejet de greffon immunologique
Problèmes de sutures (infection, décalage de berges)
Cataracte ou glaucome secondaires
Astigmatisme géant résiduel
Décompensation endothéliale (perte des cellules assurant la
transparence avec le
temps)
Désunion des berges du greffon en cas de contusion oculaire
vigoureuse
Le Corneal collagen Cross-Linking (CXL) ou
procédure de pontage du collagène cornéen
L'objectif du CXL est, d'une part, de durcir la cornée pour la rendre plus résistante aux agressions biomécaniques, et d'autre part de limiter le réflexe délétère de frottement oculaire en insensibilisant transitoirement la cornée. Il existe divers protocoles de traitement mais le principe est simple : l'épithélium cornéen est retiré mécaniquement de la surface de la cornée lors d'un geste opératoire simple, réalisé sous anesthésie collyre, en environnement stérile. Ensuite une molécule photoréactive, la « riboflavine » est instillée par-dessus la cornée pendant plusieurs minutes car elle ne passerait pas naturellement l'épithélium. Une fois l'imprégnation terminée, une lumière UV-A à 375 nm éclaire pendant quelques minutes les 8 mm centraux de la cornée à une intensité donnée pour déclencher une réaction chimique dite de « photoréticulation ». Les UV-A sont absorbés par la riboflavine dans la cornée et libère des radicaux libres hyperactifs qui engendrent un pontage du collagène cornéen et une dégradation de l'innervation. La cornée est ainsi transitoirement renforcée et insensibilisée. La cicatrisation cornéenne intervient naturellement ensuite. L'épithélium se reforme en 3 à 5 jours, une lentille pansement, des antalgiques, des antibiotiques et anti-inflammatoires collyres sont prescrits pour le premier mois post opératoire. On observe généralement une baisse transitoire de la transparence cornéenne induisant un léger flou pendant 1 ou 2 mois. La procédure ne vise pas à améliorer la vue mais à éviter l'aggravation du KC. Il est prescrit essentiellement pour des patients de moins de 30 ans. La phase de surveillance post opératoire est très importante pour ne pas aboutir à des complications. Le patient est revu à 24H et 72H post opératoire, puis à 1 mois. Dans de très rares cas la cicatrisation peut aboutir à une infection, une opacification transitoire ou définitive de la cornée.
Le choix de la stratégie thérapeutique se décide au cas par cas après un bilan complet visant à :
Évaluer la sévérité et le retentissement du KC
Définir l'évolutivité et une stratégie de réhabilitation de
la prise en charge
Informer et éduquer pour lutter contre les facteurs de risques
Correspondre avec le médecin ophtalmologiste référent pour
établir la ligne de suivi du patient
Perspectives
Les principaux domaines de progression sont :
-
une évolution vers un traitement de plus en plus
personnalisé et de moins en moins invasif (lasers excimer, anneaux intra-cornéens)
-
l'utilisation de logiciels de simulation de la
biomécanique cornéenne
-
l'apparition de cartographies de la dureté
cornéenne en clinique
-
des cibles plus sélectives pour le CXL utilisé pour
ralentir la maladie
-
des protocoles de greffes de cornées plus
conservatrices
-
des dispositifs de dépistages de plus en plus
fiables permettant la prévention
Conclusion
L'unité d'ophtalmologie du CHU du Bordeaux, au sein du CRNK associant le CHU de Toulouse et les nombreux centres de compétences labellisés à travers la France, œuvre au quotidien pour une prise en charge optimisée des patients atteints de Kératocône. N'hésitez pas à nous consulter.
Equipe constituant le CRNK du site de Bordeaux
Pr TOUBOUL David
|
Professeur - Chef d'unité |
Dr Tournaire-Marques Emilie
|
Praticien hospitalier |
Me SAUNIER Valentine
|
Praticien Hospitalier |
Me PREVOT Elodie
|
Orthoptiste
|
De Baye Arthur |
Allergologue |
Me Barbin Florence
|
Secrétaire |
Association Kératocône : www.keratocone.net/centre_referencePrise de rendez-vous : 05 56 82 00 29
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Les Greffes de cornées
La chaine de solidarité du donneur au receveur
La cornée est une membrane de collagène, formant une lentille transparente en avant de l'œil. Son épaisseur varie entre 1 mm en périphérie et 0,5 mm au centre. Son intégrité est capitale pour obtenir une bonne qualité de vision. Le film lacrymal est nécessaire à sa lubrification. Certaines maladies déforment ou opacifient la cornée, dégradant fortement l'image rétinienne et donc la vision. Au décès de certaines personnes, la coordination hospitalière propose régulièrement à la famille, selon les volontés du défunt, si un prélèvement de la cornée est possible. En cas d'accord, une chaine de compétences s'enclenche et permet de voir se succéder : le prélèvement, la validation, la quarantaine et mise en conservation, la déturgescence et le conditionnement avant la greffe au bloc opératoire. Une nouvelle vue attend le patient greffé.
A chacun sa greffe
Il existe différentes modalités de greffes de la cornée. Les greffes totales sont réalisées en pleine épaisseur sur environ 8 mm centraux de la cornée qui fait généralement 12 mm chez l'adulte. Les greffes lamellaires sont des greffes partielles de la cornée, remplaçant l'avant ou l'arrière du tissu en fonction des besoins. Elles sont de plus en plus populaires et permettent de diminuer le taux de complications et d'augmenter l'efficacité fonctionnelle. Le type de greffe est donc défini par le type d'atteinte de la cornée. Une cicatrice de plaie de cornée perforante demandera une greffe transfixiante (KT), une maladie de l'endothélium demandera une greffe lamellaire postérieure ou endothéliale, une cornée claire mais déformée, une opacité superficielle demandera une greffe lamellaire antérieure.
Prise en charge des yeux secs
La pathologie de l'œil sec est de plus en plus fréquente en raison de la vie numérique, du vieillissement, des conditions de travail être autres facteurs. La vision est troublée, instable, accompagnée d'une sensation d'inconfort, de brulure, de grain de sable, de larmoiement paradoxale. Les causes sont multiples et souvent associées. On distingue des déficits en qualité du film lacrymal et des déficits en sécrétion d'eau par la glande lacrymale principale. Souvent le déficit est mixte quand la situation devient chronique.
Les blépharites par dysfonction des glandes meibomiennes
Elles sont la cause la plus banale d'œil sec. Les glandes meibomiennes fournissent la phase lipidique (grasse) qui stabilise le film lacrymal. Le film lacrymal est étalé par le clignement palpébral. Ce clignement peut être incomplet, peu fréquent et peu intense, limitant la possibilité de lubrification, induisant une souffrance inflammatoire et une dysfonction des secrétions meibomiennes. Si la situation dure, les glandes peuvent s'infecter (orgelet, chalazion), la cornée peut s'ulcérer et s'infecter (abcès).
Télécharger ICI le livret éducatif "oeil sec".
Examen Lipiview: visualisation des glandes meibomiennes
Examen Lipiview: visualisation du clignement et du film lipidique
La maladie de Gougerot
Dans cette maladie, la glande lacrymale principale est détruite par l'organisme, asséchant dramatiquement la cornée. Elle est parfois primaire, sans cause, souvent secondaire à une maladie générale comme la polyarthrite rhumatoïde.
Le Soin Lipiflow et l'éducation thérapeutique
La sècheresse oculaire par obstruction des glandes meibomiennes, situées dans le cartilage des paupières, est de loin la plus fréquente. Elle est souvent présente depuis très longtemps avant que les symptômes n'apparaissent. Une prise en charge est possible pour restituer une bonne fonction ou au moins éviter l'aggravation. Celle-ci passe par la compréhension du problème impliquant une analyse détaillée des paupières et de la surface oculaire, suivie d'une explication clarifiée des mécanismes. La corrélation structure/fonction est ici primordiale afin de définir la sévérité et le pronostic de la sécheresse oculaire. Ainsi, afin de diagnostiquer et prendre en charge le dysfonctionnement éventuel, le CHU de Bordeaux c'est doté de la dernière avancée technologique pour faire l'analyse de l'anatomie et fonctionnelle des glandes meibomiennes : Plateforme Lipiview / Lipiflow. Vous devrez retenir que la clé de la guérison repose en grande partie sur votre implication et que l'équipe médicale vous accompagnera pour désamorcer le cycle d'auto-aggravation que vous subissez, fondant son action sur les 3 axes suivants : Protection / Désobstruction / Rééducation.
Télécharger ICI le livret éducatif "oeil sec".
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TRAITEMENT MéDICAL ET CHIRURGICAL DES GLAUCOMES
- Chirurgie du glaucome transfixiante (trabeculectomie, sclérectomie), Cycloaffaiblissement aux ultrasons, Implants de drainage
- Imagerie du glaucome par biomicroscopie ultrasonique UBM, tomographie à cohérence optique (OCT)
- Explorations fonctionnelles par champ visuel automatisé
> EN savoir plus sur le glaucome
ADAPTATIONS DE LENTILLES DE CONTACT
- Anomalies visuelles simples
- Adaptations de cas difficiles : kératocônes, enfants, presbyties, après chirurgie de la cornée
EXPLORATIONS DIAGNOSTIQUES ET IMAGERIE
- segment antérieur de l'œil par topographie cornéenne
- Microscopie spéculaire, biomicroscopie ultrasonique UBM, caméra Scheimpflug, Abérrométrie par front d'ondes.