Contacter le pôle
Regarder le plan d'accès

La période estivale arrive : attention aux accidents de plongeon !

Accidents de piscine, de plage Les urgences accueillent entre fin juin et mi-septembre environ un patient par semaine atteint de lésions graves. Les victimes sont souvent âgées de moins de 30 ans. Quelles sont les conséquences et la prise en charge initiale ?
Réponse avec le Pr Revel, chef de pôle des urgences.
Ce site utilise Matomo pour analyser votre navigation dans le respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Voulez-vous nous aider à améliorer le service offert en autorisant Matomo à collecter ces informations ? En savoir plus

  

Le plongeon en piscine, ou en eau peu profonde, survient généralement dans un contexte festif.
L'accident de plage concerne aussi bien les surfeurs que les baigneurs. Il est plus particulièrement lié aux rouleaux de bord appelés « shorebreak ». (Cette vague qui vient se « casser » sur le rivage se forme à marée haute, sévit particulièrement sur les plages aquitaines. La personne projetée sur le sable se trouve au contact d'une surface aussi dure que du béton).

Des conséquences lourdes

Lors de la survenue de ces accidents, l'atteinte rachidienne est un risque majeur. Les lésions se situent au niveau cervical, entre la 3e et la 6e vertèbre, zone ou l'amplitude est la plus importante. Ces lésions apparaissent à la suite de traumatismes de type « fracture / luxation ». L'atteinte est d'emblée motrice. Elle peut être respiratoire selon la hauteur de la lésion ou parfois cardiaque. Le patient peut aussi présenter une dissection de l'artère vertébrale, une ischémie, une hypoperfusion du tronc basilaire, des hématomes épiduraux ou intra canalaires.

Des équipes entraînées pour une prise en charge rapide

Dès l'intervention des premiers secours le patient est mis en sécurité notamment grâce au professionnalisme et à la préparation des secouristes. Le SMUR entre en action depuis ses bases d'Arcachon, Arès ou Lesparre. Parfois, le CHU de Bordeaux envoie une équipe pour faire la jonction. Le patient est perfusé, son hémodynamique est maintenue, sa respiration contrôlée. Il est réchauffé si besoin. À l'arrivée au Déchocage, un examen neurologique central est pratiqué et complété par une évaluation des paires de nerfs crâniens. L'angioscanner est aujourd'hui l'examen de référence. Selon l'indication, le chirurgien rachidien est sollicité. À cette phase de la prise en charge, seuls les syndromes dits « incomplets » ont opérés, afin d'éviter une aggravation. Si l'atteinte neurologique est « complète », la fixation se fera dans un second temps. Puis, le patient est transféré vers les services d'aval. La prise en charge aux urgences est également le temps complexe des premières annonces à abordera vec les patients et les familles : atteinte de la moelle, possibles séquelles à distance, potentielle paralysie...
Même s'il est nécessaire d'évoquer ces accidents et leur pronostic souvent douloureux, il convient de rassurer tous ceux qui, en appliquant des consignes de sécurité simples, passeront un séjour en toute sécurité. Les syndicats d'initiatives et les professionnels des postes de secours sur site fournissent des informations sur la région, ses éventuels dangers et les points particuliers à respecter avant de se jeter à l'eau ! Zone et horaires de baignade surveillée, courants, horaires et coefficients de marée, risques particuliers, sont proposés aux accès des plages et résumés par une couleur de drapeau dont il faut absolument tenir compte.

Source : Journal interne passerelles - Pr Revel - juin 2018