Équipe du pôle anesthésie-réanimation qui s'engage pour une anesthésie plus écologique - copyright CHU de Bordeaux

Parmi ces gaz, le desflurane et le protoxyde d'azote ont l'impact le plus important à cause de leur fort pouvoir réchauffant. Ainsi, à qualité de soin égale, interroger le choix du gaz médical est une action significative pour la transformation écologique des pratiques de soins et une contribution à la stratégie globale de lutte contre le changement climatique du CHU de Bordeaux. 

Sous l'impulsion de plusieurs unités qui avaient déjà questionné leurs pratiques, comme le service Anesthésie-Réanimation de la maternité, engagé dans les Unités durables, le pôle Anesthésie-Réanimation s'est emparé du sujet au niveau de son groupe transformation écologique. Ce groupe, coordonné par le Dr Maryline Bordes Demolis, praticienne hospitalière, et Véronique Franck, cadre supérieure de santé, a proposé l'arrêt de l'utilisation du desflurane à l'échelle de l'établissement. Proposition actée par le pôle Anesthésie-Réanimation le 19 octobre 2023. Cette décision a été suivie d'une campagne de sensibilisation auprès des utilisateurs et de l'évacuation de l'ensemble des cuves de ce gaz, sous la coordination des cadres de proximité. 2024 sera donc la première année sans desflurane au CHU de Bordeaux !

En moyenne 145 tonnes équivalent CO2 étaient associées chaque année à la consommation de desflurane sur la dernière décennie (soit l'équivalent des émissions associées à environ 666000 km parcourus en voiture thermique ou la consommation de 20 000 repas avec du bœuf), avec un pic en 2017 à 345 tonnes équivalent CO2. La totalité de ces émissions ne sont pas évitées puisqu'il y a un report sur d'autres gaz médicaux mais dont l'impact est bien moins important. Témoin d'une dynamique initiée dans des services qui se diffuse à l'échelle d'un pôle de spécialité tout entier, cette action est la première majeure, mais bien d'autres sont en cours pour une anesthésie toujours plus écologique : sensibilisation des équipes à l'usage des respirateurs à objectif de concentration, réduction des déchets d'activités de soins à risques infectieux, diminution des préparations en amont de seringues pour réduire le gaspillage médicamenteux, réduction des solutés préopératoires systématiques, arrêt d'utilisation du protoxyde d'azote dans certains blocs L'anesthésie bascarbone est en route pour des soins de qualité et plus durables !

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Source Passerelles Printemps 2024