RDV FR3 - Les cancers cutanés : prévention traitements

Le mélanome est le cancer cutané le plus préoccupant par sa gravité potentielle et l'augmentation de sa fréquence. C'est le cancer le plus fréquent de l'adulte jeune entre 25 et 50 ans dans la zone occidentale.

Les lymphomes cutanés sont plus rares que les lymphomes ganglionnaires mais sont en fréquence les deuxièmes lymphomes extra-ganglionnaires après les lymphomes digestifs.

Invité plateau : Pr Marie BEYLOT-BARRY, onco-dermatologue
> pôle oncologie-radiothérapie, dermatologie et soins palliatifs

Les cancers cutanés constituent une part importante des consultations et hospitalisations en dermatologie. La prévention et le dépistage y ont un rôle essentiel et passent par l'éducation de la population générale et par la vigilance des médecins. Ils sont pour la plupart d'entre eux (carcinomes et mélanomes) favorisés par les expositions solaires (pas seulement à la plage mais aussi au travail, dans le jardin, pendant les loisirs...), surtout chez les personnes à la peau claire qui doivent donc être informées de ce risque, adopter des mesures de protection vis-à-vis du soleil et consulter rapidement en cas d'apparition d'une nouvelle lésion sur la peau, surtout en zone exposée au soleil. En effet, plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge sera simple et le pronostic meilleur. Des campagnes d'information et de dépistage sont régulièrement organisées.

Comme pour tout cancer, le dossier d'un patient présentant un cancer cutané est soit validé soit discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) : 1870 dossiers en 2012 au CHU de Bordeaux.

Les carcinomes de la peau (carcinomes cutanés) représentent 90% des cancers de la peau. Avec plus de 65 000 nouveaux cas par an en France, ils sont les cancers les plus fréquents et leur incidence augmente avec celle de l'espérance de vie Ils siègent principalement sur le visage. Les carcinomes baso-cellulaires sont les plus courants et ne donnent pas de métastases mais peuvent avoir une évolution destructrice locale si ils sont diagnostiqués tardivement. Les carcinomes spinocellulaires, peuvent donner des métastases notamment ganglionnaires. Ils sont souvent précédés de lésions cutanées précancéreuses, les kératoses actiniques. Le diagnostic de carcinome, suspecté cliniquement, est souvent confirmé par une biopsie. Différentes formes existent, d'agressivité différente et le traitement, principalement chirurgical, doit être adapté à leur pronostic et à leur localisation en assurant leur traitement définitif, tout en ayant le meilleur résultat fonctionnel et esthétique possible. Pour cela en particulier pour des tumeurs mal limitées du visage, des techniques chirurgicales combinées à des analyses microscopiques spécifiques peuvent être nécessaires et sont développées dans certains CHU comme à Bordeaux. Pour des formes superficielles des traitements alternatifs (crèmes, photothérapie dynamique, cryochirurgie) existent. Pour des formes très évoluées, se sont récemment développés de nouveaux traitements oraux.

Le mélanome est le cancer cutané le plus préoccupant par sa gravité potentielle et l'augmentation de sa fréquence. C'est le cancer le plus fréquent de l'adulte jeune entre 25 et 50 ans dans la zone occidentale. Les principaux facteurs de risque sont le phototype clair, les expositions solaires et le nombre de naevus pigmentaires préexistants. La prévention et le dépistage précoce sont les principales armes disponibles pour en améliorer le pronostic qui est corrélé à l'épaisseur du mélanome et donc au délai diagnostique. Au stade purement cutané, le traitement est chirurgical. Depuis peu, des nouveaux traitements ciblés et des immunothérapies se sont développés qui constituent un progrès et un espoir important pour les mélanomes métastatiques. Plusieurs de ces traitements sont d'ores et déjà disponibles et de nombreux essais thérapeutiques, ouverts au CHU de Bordeaux, évaluent également la place de nouveaux traitements.

Les lymphomes cutanés sont plus rares que les lymphomes ganglionnaires mais sont en fréquence les deuxièmes lymphomes extra-ganglionnaires après les lymphomes digestifs. Ils se présentent le plus souvent comme des plaques qui peuvent être prises pour un eczéma ou pour un psoriasis, mais aussi comme des nodules ou des tumeurs. Leur prise en charge est différente de celles des lymphomes ganglionnaires et nécessite une expertise spécialisée pour confirmer le diagnostic et proposer un traitement adapté. Le service de dermatologie du CHU de Bordeaux est un des centres experts reconnus pour cela par l'INCA.