RDV FR3 - L'hypnose pour lutter contre la douleur

Au CHU de Bordeaux, l'hypnose, initialement pratiquée par les médecins et infirmières anesthésistes  (en maternité, dans les blocs, en consultation douleurs chroniques par exemple), est plus largement utilisée par les professionnels paramédicaux tels les infirmières, puéricultrices, manipulateurs en électroradiologie mais aussi les aides-soignants.
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Au CHU de Bordeaux l'hypnose fait aujourd'hui partie intégrante des thérapeutiques de prise en charge de la douleur proposées au patient

L'hypnose médicale est mise en place dans les secteurs variés d'hospitalisation, de consultations, pour améliorer notamment la prise en charge des douleurs provoquées par les soins auprès des patients enfants, adultes et au-delà de 75 ans.

France3

Dossier Santé Aquitaine : L'hypnose pour lutter contre la douleur des enfants

Diffusion lundi 21 octobre 2013 - Emission Midi Pile



Invité plateau : Pr François Sztark, chef de pôle ,
> pôle anesthésie-réanimation

" Le CHU a eu la volonté de développer l'hypnose médicale en favorisant l'accès à la formation continue, et en soutenant les  projets de services. On ne s'impose pas « hypno thérapeute, cela implique une formation solide, reconnue, avec une pratique en conformité avec l'éthique. "
Pr François Sztark, président du CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur) et  chef de pôle anesthésie-réanimation du CHU de Bordeaux

 
Ainsi, le pôle pédiatrique a fait une demande de subvention auprès de la Fondation Apicil agir contre la douleur, pour aider au financement de la formation hypnose médicale auprès des professionnels paramédicaux ; comme prise en charge bienveillante auprès des enfants en cancérologie.

La Fondation qui encourage les méthodes innovantes de manière à faire évoluer les pratiques, en complément des traitements médicamenteux, a accepté cet appel à projet en participant à hauteur de 50% au financement de la formation, l'autre moitié a été complétée par le CHU de Bordeaux.

Cela a permis de former 32 paramédicaux (puéricultrice, auxiliaire de puériculture, manipulateur en électroradiologie, psychologue, kinésithérapeute), sur 2 sessions de formation (automne 2012 et hivers 2013), soit un binôme par service ; 15 services ont été concernés toutes spécialités confondues, tous susceptibles d'accueillir un enfant atteint de cancer.

Suite à cette initiative, l'hypnose médicale a pu être appliquée auprès des enfants, en complément des prises en charge thérapeutiques initiales pour environ 1000 actes.

La pérennisation de la formation des professionnels reste actuellement un objectif du CHU.

Qu'est-ce que l'hypnose ?

L'hypnose médicale a fait l'objet de bien de controverses et malentendus, mais depuis que ses mécanismes d'action ont été objectivés par l'imagerie cérébrale fonctionnelle, elle a cessé d'être une croyance.
Ce n'est  ni spectaculaire ni magique, l'hypnose correspond à un état naturel qui se produit dans notre vie quotidienne spontanément ; lorsque notre « esprit s'évade », « je suis là sans être là », absorbé par ma lecture, une image, de la musique
Ce qui signifie que « faire de l'hypnose », n'est autre que de proposer à la personne, de se mettre dans un état de concentration intérieure pour obtenir un « lâcher-prise » physique et mental, afin d'exploiter plus volontairement ses ressources personnelles.
 
Dans le traitement de la douleur, la place des médicaments reste souvent centrale, mais force est de constater que cette stratégie, peut atteindre parfois ses limites ; développer des outils complémentaires est essentiel.
 
"Induire un état d'hypnose c'est conduire le patient vers un état d'absorption imaginative qui lui est propre, où les perceptions comme la douleur et l'anxiété vont se retrouver modifiées, atténuées. Mais en aucun cas, l'hypnose ne peut s'imposer au patient, une relation de confiance, une alliance thérapeutique, est nécessaire."
Pr François Sztark, président du CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur) et  chef de pôle anesthésie-réanimation du CHU de Bordeaux
 
Elle amène ainsi de grands changements dans la relation soignant-soigné, le patient devient acteur, il reprend sa position centrale dans le soin.
Sa pratique modifie considérablement le vécu et permet au patient de « bien vivre » le soin, de mieux gérer sa douleur, ou d'appréhender l'acte chirurgical, et d'en garder un souvenir non traumatisant, une impression de bienveillance à son égard.

L'hypnose apporte des bénéfices tant chez le patient, le thérapeute, que chez les soignants ou l'entourage présents lors des soins, procurant un apaisement de part et d'autre, le soin se réalisant dans une ambiance plus calme et détendue, laissant un vécu plus positif pour chacun.

La finalité dans les soins douloureux répétés, ou la douleur chronique, est d'autonomiser la personne, qui grâce à un apprentissage, peut s'approprier la technique et pratiquer seule : c'est « l'auto-hypnose ».

Sources : CHU de Bordeaux 17/10/2013 -  N.Pallaro (infirmière), Dr M.Cadenne, Pr F.Sztark - Unité Soutien Douleur