Journée nationale d'information et d'échanges destinée aux patients et à leur entourage - samedi 10 décembre 2011 à 13h
Institut des Métiers de la Santé - CHU de Bordeaux - Hôpital Xavier Arnozan Pessac
Les hépatites sont des maladies fréquentes, parfois mortelles au stade aigu et surtout au stade chronique. Aujourd'hui la problématique des hépatites en Europe est principalement dominée par les hépatites chroniques B, D et C. Les progrès sont constants, virologiques et surtout thérapeutiques et le problème de l'hépatite B est aujourd'hui principalement celui du dépistage des sujets infectés et celui du carcinome hépatocellulaire.
On pourrait donc considérer que le problème des hépatites virales est majoritairement résolu et que les réunions d'information destinées aux patients soient superflues
Elles restent cependant justifiées du fait :
de la fréquence des hépatites chroniques : environ 500 000 Français ont une infection chronique, par le virus de l'hépatite B ou le virus de l'hépatite C, responsable d'environ 3 500 décès par an, soit près de 3 fois plus que ceux liés au VIH;
la moitié de ces sujets ne connaissent pas leur statut d'infection chronique, ce qui justifie le renforcement des messages de dépistage dans les populations à risque (géographique ou comportemental) ;
l'absence de dépistage ou le suivi insuffisant des patients expliquent, et principalement par le biais de l'infection virale C massive dans les années 70/80, l'augmentation d'incidence attendue du carcinome hépatocellulaire jusqu'en au moins 2015 : les virus des hépatites sont les onco-virus les plus fréquents dans le monde (cinquième cancer mondial) pour lesquels des traitements radicalement efficaces sont disponibles !
Les traitements sont certes efficaces mais ils ne sont pas dépourvus d'effets secondaires et justifient une éducation des patients comme des médecins.
Ainsi, ces premières rencontres, destinées aux patients et à leurs proches, sur le thème des hépatites B et C ont comme objectifs de favoriser les échanges et témoignages autour de ces maladies et également de faire le point sur les informations médicales récentes
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Prise en charge des hépatites B et C au CHU de Bordeaux
Hépatite C : nombreux essais thérapeutiques avec de nouvelles molécules non encore commercialisées. Ces nouveaux médicaments ne seront pas commercialisés avant 2015 mais pourtant sont d'ores et déjà disponibles au CHU de Bordeaux dans le cadre d'essais cliniques. Ces nouveaux médicaments sont plus efficaces (près de 100% de guérison au lieu de 70% actuellement) avec moins d'effets secondaires et des durées de traitement raccourcies (3 à 6 mois de traitement au lieu d'un an avec les médicaments actuellement disponibles).
Il s'agit d'une véritable révolution dans la prise en charge de cette maladie puisque le taux de guérison est passé de 45% en 2010 à 75% en 2011 et probablement plus de 90% très prochainement.
Dépistage non-invasif de la gravité de la maladie : le service d'Hépato-Gastroentérologie et d'oncologie digestive de l'hôpital Haut-Lévêque a créé le premier centre d'Investigation de la Fibrose hépatique au monde.
Dans ce centre, chaque année, plus de 4000 malades bénéficient sans ponction-biopsie du foie d'une évaluation précise de l'état de leur foie, de la gravité de leur maladie hépatique grâce à une prise de sang et un examen non-invasif appelé FibroScan.
Ainsi, leur prise en charge est adaptée à la gravité de leur maladie. De plus, ces examens étant indolores, ils sont renouvelés chaque année permettant ainsi de bien suivre l'évolution de la maladie.
Ce centre continue d'avancer dans la recherche et dispose maintenant d'une sonde qui permet de mesurer aussi la quantité de graisse dans le foie, au cours du même examen. Or la graisse dans le foie est une cause de l'aggravation des maladies du foie. Cette nouvelle technique a été mise au point à Bordeaux et va être commercialisée dans le monde entier.
Le service d'Hépato-Gastroentérologie développe aussi l'éducation thérapeutique pour les hépatites virales et a créé une unité d'éducation thérapeutique permettant aux malades traités ou non traités de rencontrer en plus des médecins, une infirmière spécialisée, une psychologue, des associations de malades.
Communique de presse CHU de Bordeaux 8 décembre 2011