Semaine sécurité patient 2013 - Entretien avec le Dr Driss Berdaï
Ce site utilise Matomo pour analyser votre navigation dans le respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Voulez-vous nous aider à améliorer le service offert en autorisant Matomo à collecter ces informations ? En savoir plus
Voulez-vous nous aider à améliorer le service offert en autorisant Matomo à collecter ces informations ? En savoir plus
Entretien avec le Dr Driss Berdaï, chef du pôle Produits de santé du CHU de Bordeaux dans le cadre de la semaine de la sécurité des patients du 25 au 29 novembre « Engageons-nous pour des soins plus sûrs ».
> Plus d'infos sur la semaine Sécurité patient
> Plus d'infos sur la semaine Sécurité patient
Pourquoi parler de médicaments pour cette semaine de sécurité ?
Les médicaments sont indispensables au traitement mais aussi au diagnostic ou encore à la prévention de nombreuses maladies. Ils ont permis des progrès considérables dans la santé des populations. Mais comme toute technologie, leurs bénéfices s'accompagnent aussi de risques. Il faut donc que les conditions d'utilisation des médicaments permette de maximiser le bénéfice de leur prescription tout en minimisant les risques d'effets indésirables. Cette sécurité passe avant tout par le respect des conditions d'utilisation définies dans un document de référence : le "résumé des caractéristiques du produit" que l'on trouve dans le Vidal ou encore dans Thériaque.
Heureusement, la majorité des erreurs n'ont pas de conséquences graves mais la multiplication des erreurs bénignes amène à une plus haute probabilité d'erreur grave. Il est donc indispensable de détecter le plus tôt possible ces erreurs sans conséquence majeure. Le partage d'information sur la survenue des petites erreurs est donc essentiel à la prévention d'accidents graves.
Qu'entend-on par erreur médicamenteuse ?
L'erreur médicamenteuse peut être définie comme un écart à la bonne pratique. Elle est le plus souvent involontaire et consécutive à des circonstances de travail à risque (charge de travail importante, interruption dans son travail, etc.) Les erreurs médicamenteuses sont fréquentes et statistiquement tout professionnel de santé y a été confronté plusieurs fois dans sa carrière. Ces erreurs peuvent survenir à toutes les étapes du circuit du médicament, de la prescrition à l'administration des médicaments, ainsi qu'à la phase de surveillance lorsque celle-ci est indiquée après administration.Heureusement, la majorité des erreurs n'ont pas de conséquences graves mais la multiplication des erreurs bénignes amène à une plus haute probabilité d'erreur grave. Il est donc indispensable de détecter le plus tôt possible ces erreurs sans conséquence majeure. Le partage d'information sur la survenue des petites erreurs est donc essentiel à la prévention d'accidents graves.
Comment partager cette information ?
Un outil spécifique a été mis à disposition des personnels du CHU de Bordeaux : Kaliweb. C'est un système de déclaration des erreurs même sans aucune conséquence pour les patients concernés. Kaliweb est un outil de déclaration simple disponible sur le portail du CHU de Bordeaux.A quoi sert cette information ?
Une équipe dédiée a été mise en place pour analyser ces déclarations. L'objectif est d'aider le professionnel et l'équipe concernée à corriger les circonstances qui ont été déterminantes à la survenue de l'anomalie. Il s'agit souvent de questions d'organisation du travail. De plus, les actions correctrices menées peuvent être bénéfiques pour d'autres équipes que celle à l'origine de la déclaration d'erreur.Comment se déroule l'analyse ?
La survenue d'une erreur est toujours difficile à gérer. Le professionnel concerné a très fréquemment un sentiment de culpabilité et ce sentiment peut être dramatiquement vécu dans les cas les plus graves. C'est naturel mais souvent injustifié car l'origine de l'erreur est le plus souvent liée aux circonstances de travail et non à une faute individuelle.
En phase initiale, les informations collectées se limiteront au minimum essentiel à un début d'analyse et la priorité sera donnée à la gestion de la détresse possible du patient, de son entourage et des professionnels impliqués. L'encadrement aura alors un rôle essentiel d'appaisement et de compréhension afin de permettre une analyse constructive des événements après un délai adapté. Ces analyses peuvent être réalisées selon diverses méthodes à présent bien éprouvées faisant intervenir un nombre limité de personnes dédiées de la CADEM (Cellule d'Analyse des Erreurs Médicamenteuses du CHU de Bordeaux).
Au vu de l'expérience de cette CADEM, qu'est ce qui est mis en place pour que les infirmières/iers puissent assurer l'administration des médicaments aux patients en toute sécurité (recommandations) ?
En bref, l'expérience accumulée sur les erreurs médicamenteuses au moment de l'administration se résume en peu de mots : attention à bien lire le nom du médicament avant de le préparer pour l'administration puis vérifier l'identité du patient auquel il est destiné. Ceci permettrait d'éviter l'essentiel des erreurs au moment de l'administration.
L'encouragement à déclarer les erreurs mêmes minimes conduit à des statistiques croissantes de cas d'erreurs connus. Mais ceci ne signifie pas que le nombre d'erreurs croît, c'est juste un reflet d'un meilleur partage d'information. Il faut aussi corréler le nombre d'erreurs à la charge de travail. Plus les erreurs seront déclarées, meilleure sera la prévention des récidives et des cas graves.En phase initiale, les informations collectées se limiteront au minimum essentiel à un début d'analyse et la priorité sera donnée à la gestion de la détresse possible du patient, de son entourage et des professionnels impliqués. L'encadrement aura alors un rôle essentiel d'appaisement et de compréhension afin de permettre une analyse constructive des événements après un délai adapté. Ces analyses peuvent être réalisées selon diverses méthodes à présent bien éprouvées faisant intervenir un nombre limité de personnes dédiées de la CADEM (Cellule d'Analyse des Erreurs Médicamenteuses du CHU de Bordeaux).
Au vu de l'expérience de cette CADEM, qu'est ce qui est mis en place pour que les infirmières/iers puissent assurer l'administration des médicaments aux patients en toute sécurité (recommandations) ?
En bref, l'expérience accumulée sur les erreurs médicamenteuses au moment de l'administration se résume en peu de mots : attention à bien lire le nom du médicament avant de le préparer pour l'administration puis vérifier l'identité du patient auquel il est destiné. Ceci permettrait d'éviter l'essentiel des erreurs au moment de l'administration.
Y a-t-il des spécificités au CHU de Bordeaux ?
Les équipes soignantes du CHU de Bordeaux ont fait un gros effort pour mettre en uvre l'informatisation de la prescription. Cet effort a notamment abouti à une meilleure lisibilité des prescriptions par les équipes infirmières et permet en outre l'incorporation de protocoles, gage de sécurité supplémentaire. Sinon, tous les établissements de soins sont confrontés à ce risque d'erreurs qui concernent le plus souvent les étapes de prescription et d'administration.Y a-t-il une diminution des accidents liés aux médicaments ces dernières années avec la mise en place d'actions visant à la sécurité et au bon usage ?
Information CHU de Bordeaux du 18/11/2013