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La prise en charge de polyarthrite rhumatoïde
Le service de rhumatologie du CHU de Bordeaux a été directement impliqué dans l'ensemble des évolutions qu'a connue la polyarthrite rhumatoïde (PR) ces
dernières années, participant aux registres nationaux et internationaux
de PR, aux études de stratégies thérapeutiques et à l'évaluation des
biomédicaments avant et après leur mise sur le marché au travers
d'essais cliniques industriels et des programmes hospitaliers de recherche clinique
(PHRC) conduits en France. L'un des tous premiers PHRC, consacré à
l'évaluation des biomédicaments dans la PR, a d'ailleurs été piloté à
Bordeaux.
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"Ceci a été possible grâce à la constitution d'une équipe qui s'est depuis des années fortement investie sur cette thématique : nos infirmières se sont très tôt formées aux nouveaux traitements, ont participé très directement à l'ensemble des travaux de recherche, la recherche clinique ayant
toujours été intégralement associée et intégrée à la démarche de soin
classique.
Mais de nouveaux traitements puissants, ce sont aussi des risques thérapeutiques nouveaux. Nos infirmières et nos médecins ont régulièrement participé à des actions de formation dans ce domaine et ont très tôt élaboré des programmes d'éducation thérapeutiques spécifiques. L'une de nos infirmière a conduit, à Bordeaux, un PHRC visant à évaluer l'impact d'un bilan d'éducation et de recherche de comorbidités associées à la PR qui a permis de montrer que l'efficacité d'une infirmière spécialisée en rhumatologie et dédiée à cette activité permettait d'augmenter très significativement le diagnostic et la prise en charge de ces comorbidités.
Les patients sont également fortement impliqués dans ces projets, mais également dans l'enseignement : une jeune patiente participe au cours sur la PR dispensé pour les étudiants de médecine à l'Université.
Les patients sont également fortement impliqués dans ces projets, mais également dans l'enseignement : une jeune patiente participe au cours sur la PR dispensé pour les étudiants de médecine à l'Université.
L'objectif de l'amélioration de la prise en charge d'une maladie n'est pas de tout concentrer sur une structure lourde comme le CHU. Depuis près de 15 ans, un réseau "Rhumatismes Inflammatoires en Aquitaine" a été mis en place avec la grande majorité des rhumatologues libéraux de la région et l'ensemble des hôpitaux généraux disposant d'un service de rhumatologie. Ce travail conjoint a permis une diffusion rapide des connaissances et une amélioration de la qualité des soins de proximité. De nombreuses réunions de formation sont dispensées dans l'ensemble de la région, tout au long de l'année, des soirées d'échanges permettent à nos collègues libéraux de nous soumettre leurs dossiers difficiles, un site internet permet d'échanger
Le CHU de Bordeaux retrouve alors son rôle essentiel de prise en charge des malades les plus lourds, en redistribuant vers la ville les malades qui, du fait de leur amélioration clinique, ne justifient plus une prise en charge hospitalo-universitaire.
L'objectif ultime de l'ensemble de ce travail est, bien évidemment, l'amélioration de l'état de santé des patients. Cette amélioration, nous avons le plaisir de la constater au quotidien et les plus anciens sont étonnés de voir la surprise des étudiants, parfois des internes, lorsque nous recevons une patiente ayant une PR « ancienne » et présentant les destructions classiques de la maladie mais qui fort heureusement ne se développent plus à l'heure actuelle.
Un autre grand plaisir de la rhumatologie est d'avoir réussi à construire une équipe soudée autour de ce projet, composée de collaborateurs qui prennent plaisir à travailler dans un climat et des locaux agréables. Cette bonne ambiance est contagieuse et il est toujours touchant de voir nos malades partager de vrais moments de convivialité lorsqu'ils se retrouvent dans le service pour leur perfusion mensuelle de bio médicament."
Professeur Thierry Schaeverbeke - Chef du service de rhumatologie
Info + :
Le CHU de Bordeaux retrouve alors son rôle essentiel de prise en charge des malades les plus lourds, en redistribuant vers la ville les malades qui, du fait de leur amélioration clinique, ne justifient plus une prise en charge hospitalo-universitaire.
L'objectif ultime de l'ensemble de ce travail est, bien évidemment, l'amélioration de l'état de santé des patients. Cette amélioration, nous avons le plaisir de la constater au quotidien et les plus anciens sont étonnés de voir la surprise des étudiants, parfois des internes, lorsque nous recevons une patiente ayant une PR « ancienne » et présentant les destructions classiques de la maladie mais qui fort heureusement ne se développent plus à l'heure actuelle.
Un autre grand plaisir de la rhumatologie est d'avoir réussi à construire une équipe soudée autour de ce projet, composée de collaborateurs qui prennent plaisir à travailler dans un climat et des locaux agréables. Cette bonne ambiance est contagieuse et il est toujours touchant de voir nos malades partager de vrais moments de convivialité lorsqu'ils se retrouvent dans le service pour leur perfusion mensuelle de bio médicament."
Professeur Thierry Schaeverbeke - Chef du service de rhumatologie
Info + :
Le service de rhumatologie du CHU de Bordeaux gère une file active de plus d'un millier de patients atteints de PR.
Qu'est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique affectant principalement la membrane synoviale qui tapisse l'intérieur des cavités articulaires. La PR peut toucher toutes les articulations, mais les localisations les plus fréquentes sont les articulations périphériques (mains, coudes, pieds et genoux). Son évolution est chronique, progressive, s'effectuant par poussées inflammatoires pouvant conduire à des érosions voire des destructions des articulations concernées.
La PR est une authentique maladie auto-immune systémique, caractérisée par des perturbations importantes du système immunitaire, pouvant être à l'origine de manifestations viscérales, cardiaques, pulmonaires, neurologiques.
Le caractère destructeur de l'atteinte articulaire peut conduire à un handicap fonctionnel sévère, à une incapacité de travail et à une altération profonde de la qualité de vie. La gravité de cette affection se traduit également par une mortalité précoce.
La prévalence de la polyarthrite rhumatoïde est estimée entre 3 et 5 % de la population nationale, touchant donc environ 250 000 personnes en France et environ 10 000 en Aquitaine. C'est une maladie qui peut se déclencher à tout âge, y compris pendant l'enfance, mais qui débute le plus souvent entre 30 et 50 ans, et qui touche surtout la femme (3 à 4 femmes pour 1 homme).
Toutes les polyarthrites rhumatoïdes n'ont pas la même sévérité. On estime que les formes sévères très destructrices représentent 15 à 20% des patients affectés, soit au moins 1500 patients en Aquitaine. On estime que les formes polyarthrite rhumatoïde sévères très destructrices représentent 15 à 20% des patients affectés, soit au moins 1500 patients en Aquitaine.
La PR a connu une véritable révolution au cours de ces 15 dernières années, qui a totalement bouleversé son pronostic.
Deux éléments majeurs sont à l'origine de ce bouleversement :
Information CHU de Bordeaux 21/11/13
- l'évolution des stratégies thérapeutiques : diagnostic précoce, introduction immédiate d'un immunomodulateur, adaptation rapide de la posologie et du type d'immunomodulateur en fonction d'objectifs thérapeutiques de plus en plus rigoureux, ces objectifs étant actuellement la rémission clinique et l'absence de toute lésion destructrice.
- l'avènement des biomédicaments immunomodulateurs, les anti-TNF
dans un premier temps, puis, maintenant, un véritable arsenal
thérapeutique ciblant des médiateurs ou des cellules du système
immunitaire intervenant dans la physiopathologie de la maladie.
Contact
> service de rhumatologieInformation CHU de Bordeaux 21/11/13