Table ronde « Briser le tabou de l'impact de la mort sur les soignants » Mardi 6 mai 2025

-    Le 1er temps : un événement interne organisé au cœur du CHU de Bordeaux.

Il se déroulera le 6 mai 2025 dans une salle de conférence de l'Hôpital Haut Lévêque au CHU de Bordeaux. Il prendra la forme d'une discussion à bâtons rompus autour de témoignages et d'expériences rapportés par des soignants. Elle sera animée par le professeur Thibaud DAMY (événement interne uniquement pour les professionnels du CHU).
 

-    Le 2d temps :  une conférence-débat, organisée le mardi 6 mai, de 18 heures 30 à 20 heures à l'université de Bordeaux dans l'amphithéâtre de la Station Marne, campus Victoire, 16-22 cours de la Marne à Bordeaux.

Le professeur Thibaud Damy participera à cette table ronde ouverte à tous avec le docteur Bernard Paternostre, médecin spécialisé en médecine palliative, Nena Stadelmaier, psychologue clinicienne à l'Institut Bergonié, spécialisée en soins oncologiques de support, et la docteure Frédérique Drillaud, anthropologue, chercheure au sein du laboratoire MICA de l'Université Bordeaux-Montaigne. L'événement sera modéré par Pierre Dos Santos, Professeur des universités et praticien hospitalier, et François Picard, cardiologue à l'Hôpital Haut-Lévêque. Un temps d'échange avec le public est également prévu.
 

Le mot du Professeur Thibaud DAMY

« Les soignants sont formés à sauver et à guérir, mais pas à exprimer ni à ressentir leurs émotions. Pourtant, la mort est là, toujours là. Elle se sent, se ressent, mais l'accepter en tant que soignant reste difficile. Ce déni conduit souvent à la fuir, à mal la vivre, à ne pas l'annoncer, à ne pas la préparer, et à se laisser surprendre, tout comme les patients et leurs familles. Certains décès laissent une empreinte, un traumatisme, car le pré-deuil n'a pas pu se faire. J'en ai fait l'expérience personnelle ; Il est temps d'admettre que les soignants ressentent des émotions, qu'elles sont réelles, nécessaires, et qu'elles méritent d'être comprises pour prévenir ou guérir ces traumatismes et mieux accompagner la mort. Ne rien faire, c'est accepter qu'ils s'épuisent en silence dans leur solitude et qu'ils transmettent, malgré eux, ces blessures à leurs collègues, aux futurs patients et à leurs familles."
 

🔎 Une enquête* nationale sur les soignants du cœur révèle que :

✔ 45 % des soignants présentent des signes de burn-out sévère.
✔ 33 % souffrent d'un syndrome de stress post-traumatique.
✔ Plus de 37 % montrent des niveaux élevés d'anxiété et de dépression.
✔ 17 % consomment des médicaments ou substances toxiques pour gérer leur détresse.
✔ Seulement 12 % bénéficient d'un suivi psychologique adapté.