Les effets de l'alimentation sur la vue

Les effets de l’alimentation sur la vue : bien manger c’est aussi prendre soin de ses yeux. Il est recommandé d’utiliser des huiles riches en oméga 3 et de consommer du poisson au moins 2 fois par semaine, dont au moins une fois par semaine du poisson gras...
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SUR France 3 Aquitaine

france3-1459514770LUNDI 6 FEVRIER 2017
Les effets de l’alimentation sur la vue



Invité plateau : Cécile Delcourt, directrice de recherche à l’INSERM
Reportage : Pr Jean-François Korobelnik, chef du service d’ophtalmologie, groupe hospitalier Pellegrin – pôle des spécialités chirurgicales - CHU de Bordeaux et interview de Bénédicte Merle, jeune chercheur, docteur en épidémiologie à l’INSERM

Les effets de l’alimentation sur la vue

Bien manger c’est aussi prendre soin de ses yeux.
L’étude Aliénor menée par l’INSERM*, est une étude en population générale. Ainsi près de 1 000 bordelais ont participé à cette étude, en répondant à des questionnaires sur leur mode de vie et leur alimentation, en ayant une prise de sang pour mesurer certains nutriments (vitamines, acides gras…) et en ayant des examens ophtalmologiques environ tous les 2 ans depuis 2006.

Quel constat et quels résultats (grand public) ?

L’importance de l’alimentation

Notre rétine est particulièrement riche en oméga 3, provenant du poisson et de certaines huiles comme l’huile de colza ou de noix. Nous avons montré que les personnes ayant de bons apports en oméga 3 avaient un risque diminué de DMLA (1). Il est donc recommandé d’utiliser des huiles riches en oméga 3 et de consommer du poisson au moins 2 fois par semaine, dont au moins une fois par semaine du poisson gras (saumon, thon, sardines, anchois…), particulièrement riche en oméga 3.
En outre, plusieurs études suggèrent que certains aliments riches en antioxydants pourraient jouer un rôle dans la prévention de la DMLA. Nous avons rapporté récemment dans l’étude Aliénor, que les consommateurs réguliers d’huile d’olive  présentaient un risque de DMLA plus faible. Les effets bénéfiques de l'huile d'olive seraient attribués à sa richesse en polyphénols, des composants dits antioxydants. Les antioxydants empêchent les réactions d'oxydation qui conduisent à l'altération des cellules de la rétine.
La macula est également protégée contre les rayons lumineux par le pigment maculaire, qui est d’origine alimentaire. En effet, celui-ci est formé par la lutéine et la zéaxanthine, que l’on trouve dans les légumes verts (épinards, petits pois, brocolis, haricots verts, asperges, salade…), certains fruits et légumes jaune-orangé (maïs, potiron, oranges, clémentines) et les œufs. Il est donc important de consommer régulièrement ces aliments pour assurer une bonne protection de la rétine.
Dans certains cas, des compléments alimentaires contenant des oméga 3, de la lutéine et de la zéaxanthine peuvent vous être prescrits par votre ophtalmologiste.

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Copyright Patrick Allard

Quels facteurs de risques ?

La susceptibilité génétique

L’étude Aliénor confirme que certains facteurs génétiques augmentent considérablement le risque de développer une DMLA (ref). A partir de l’âge de 50 ans, les enfants et petits-enfants de personnes atteintes de DMLA doivent donc être régulièrement suivis par un ophtalmologiste. De plus, tout au long de leur vie, ils peuvent suivre les conseils ci-dessous concernant le tabagisme, l’exposition au soleil et l’alimentation, afin de protéger leur rétine.

Le tabagisme

Les méfaits du tabagisme sur la santé sont bien connus, avec notamment une forte augmentation du risque de cancers et de maladies cardiovasculaires. Ses effets sur l’œil sont moins connus, mais bien réels. Ainsi, comme le confirme l’étude Aliénor, le risque de DMLA et de cataracte est fortement augmenté chez les fumeurs, et même chez les anciens fumeurs pendant 10 à 20 ans après l’arrêt du tabagisme. Il est donc important d’éviter de fumer et, pour les fumeurs, d’arrêter de fumer le plus tôt possible, surtout s’ils ont un parent atteint de DMLA. Un arrêt avant l’âge de 40 ans permet de retrouver un risque proche de celui des non-fumeurs à la cinquantaine, âge à partir duquel se développe la DMLA.

Les facteurs vasculaires

Dans l’étude Aliénor, certains facteurs vasculaires comme l’hypertension ou des taux élevés de lipides sanguins semblent augmenter les risques de DMLA. Toutefois,  ces résultats préliminaires restent à confirmer.

L’exposition au soleil

Une exposition excessive au soleil peut favoriser l’apparition de maladies oculaires, notamment la cataracte, et probablement la DMLA. Les résultats de l’étude Aliénor ont en effet confirmé qu’une forte exposition aux UV durant la vie entière augmente le risque de cataracte, et pourrait augmenter le risque de DMLA et contribuer au vieillissement de la cornée. Tout au long de la vie, il est donc recommandé d’éviter de s’exposer entre 12h et 16h en été, et de se protéger (lunettes de soleil, chapeau à large bord).

Sources : Cécile Delcourt directrice de recherche – INSERM

 

Informations complémentaires

 
U1219 Bordeaux Population Health : http://www.bordeaux-population-health.center/
Le Centre de Recherche Inserm-Université de Bordeaux U1219 « Bordeaux population health » dirigé par le professeur Christophe TZOURIO est organisé autour de 11 équipes de recherche labellisées, et de 2 équipes en émergence.


(1)    La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)


La DMLA première cause de malvoyance chez les plus de 50 ans concerne un million de personnes en France. La DMLA est une maladie de l’œil qui apparaît après 50 ans et atteint le centre de la rétine. Elle s’installe souvent progressivement, sans que l’on ressente le moindre symptôme et peut, en l’absence de traitement, évoluer vers une perte de la vision centrale. Sauf exception, la DMLA ne rend jamais complètement aveugle, mais elle atteint la vision centrale, gêne pour lire, conduire, regarder la télévision, voir les détails, coudre, reconnaître des visages dans la rue.

Au CHU de Bordeaux, dans le service d’ophtalmologie du

Pr Jean-François Korobelnik

La DMLA est évaluée par angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine, traitée par injections intravitréennes d'anti-VEGF, par laser (monochromatique rouge ou vert), par thérapie photodynamique (Visudyne).



Information du 31/01/2017