La prise en charge des adolescents suicidaires au Centre Jean Abadie

Alors que le nombre de suicides chez les jeunes (moins de 25 ans) reste plutôt stable depuis quelques années (cette année en France environ 600 jeunes ont mis fin à leurs jours), on note une augmentation significative de tentatives de suicide chez les très jeunes (moins de 16 ans) et en particulier les filles entre 13 et 15 ans (actuellement, à l'Unité Médico-Psychologique de l'Adolescent et du Jeune Adulte (UMPAJA) du centre Jean Abadie, la moitié des patients a  moins de 15 ans).
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Dans le cadre de la  21ème journée nationale de prévention du suicide, le 2 février 2017, la prise en charge des adolescents suicidaires au CHU de Bordeaux :
« Bien souvent ces jeunes se signalent avant leur tentative de suicide par d’autres comportements (fugue, scarifications, ivresse répétée « binge drinking ») qu’il est important de repérer dès les années collège. »
Dr Xavier Pommereau, chef de service de l’UMPAJA et chef du pôle aquitain de l’adolescent

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CHU de Bordeaux - Centre Jean ABADIE

Savoir identifier les populations vulnérables

Actuellement, 1 adolescent sur 7 est en souffrance (15 %) et peut être considéré comme étant « à risque suicidaire ». Ce sont essentiellement les filles qui font des tentatives de suicides TS (3 filles pour 1 garçon) en prenant majoritairement des médicaments.

Les jeunes répondants aux critères d’adolescents suicidaires souhaitent :
 
  • Faire cesser leur souffrance par tous les moyens
  • Reprendre la main sur leur destin
  • Espérer une autre vie (exemples : partir et imaginer une sorte de paradis, se fabriquer une existence à titre posthume…)
Le Dr Pommereau souligne que certains profils de jeunes sont plus vulnérables que d’autres :
« Le risque suicidaire chez les adolescents homosexuels ou qui ont des troubles de l’identité de genre par exemple est plus élevé que dans la population générale. Il s’agit en effet d’une population vulnérable à cause des problèmes de harcèlement et d’homophobie qu’elle vit au quotidien mais aussi parce qu’il est plus compliqué d’assumer une identité mal définie ou tout simplement "sa différence ". J’appelle cela avoir ‘l’identité en vibration’. »

Les causes ‘déclenchantes’ ne sont pas forcément les causes explicatives :
« La dispute, le conflit avec un proche peut être un facteur déclenchant mais il est important d’essayer d’explorer pourquoi l’adolescent s’est montré aussi sensible et réactif à ce conflit. Bien au-delà de la maladie mentale (attention à ne pas confondre déprime et dépression majeure) la plupart souffrent de se sentir bafoués, reniés, maltraités dans leur identité et de ne pas trouver leur juste place. De plus, le harcèlement dont peuvent être victimes ces jeunes sont aujourd’hui démultipliés par l’effet internet. » 

Articles et reportages sur le sujet :

-La musique pour aider des adolescents suicidaires au Centre Abadie à Bordeaux. Sujet France 3 Aquitaine (31/01/2017) : http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux-metropole/bordeaux/musique-aider-adolescents-suicidaires-au-centre-abadie-bordeaux-1187501.html

-Bordeaux : Armé de sa guitare, un psy soigne les ados suicidaires autrement.

20 minutes 31/01/2017 : http://www.20minutes.fr/bordeaux/2005999-20170131-bordeaux-methode-centre-abadie-soigner-autrement-adolescents-suicidaires

-Des maux d’ados suicidaires soignés en musique au CHU de Bordeaux.
Rue89 01/02/17 : http://rue89bordeaux.com/2017/02/prevention-suicide-chez-jeunes-methode-rock-centre-abadie/

-À Bordeaux, des ateliers de musique pour lutter contre le suicide des jeunes
Le Figaro du 02/02/17 : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/02/01/01016-20170201ARTFIG00298--bordeaux-des-ateliers-de-musique-pour-lutter-contre-le-suicide-des-jeunes.php


centreAbadieatelierCopyright CHU de Bordeaux

Quelle prise en charge au Centre Jean Abadie ?

L’Unité Médico-Psychologique de l’Adolescent et du Jeune Adulte (UMPAJA) dispose de 13 lits pour accueillir les adolescents suicidaires âgés de 13 à 22 ans pour des séjours-bilans d’environ trois semaines. Environ 350 jeunes par an séjournent à l’UMPAJA dont 70 % de filles. Un hôpital de jour de 4 places complète ce dispositif.

Au Centre Jean Abadie :

  • Les jeunes évoluent en milieu ouvert et de plein gré dans un environnement avec d’autres adolescents en mal-être. Ils se reconnaissent en termes d’identités en souffrance.
  • Ils restent entre 15 jours et 3 semaines afin d’explorer les raisons profondes de leur mal-être et de flécher un suivi beaucoup plus précis et prévenir ainsi les risques de récidive.
  • Chaque patient a deux référents psys et rencontre quotidiennement et individuellement son psychiatre ou son psychologue.
  • Des groupes de parole et des ateliers de médiation (ex : musique, modelage, histoire de goût…) sont organisés chaque semaine, car la philosophie de l’UMPAJA est de miser sur les compétences pour aider les patients à mieux comprendre les sources de leur souffrance, non de leur asséner leurs insuffisances.
 

Le séjour a pour objectifs :

  • de réaliser une évaluation approfondie de la crise suicidaire et initier l’amorce d’une prise en charge qui doit se poursuivre ultérieurement en institution spécialisée ou en ambulatoire ;
  • d’offrir un temps de soins psychiques intensifs qui reste compatible avec les exigences de la vie scolaire et familiale.
 
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Information du 25/01/2017 - mise à jour le 02/02/2017