La semaine du handicap : Portraits de professionnels - Sophie

Sophie est secrétaire médicale dans le service de cardiologie en soins intensifs au CHU de Bordeaux. En 2014, on lui diagnostique  sa maladie. Elle nous explique le choc de l'annonce, la bataille qui s'enclenche et l'après. Sa devise : «  Il faut OSER en parler ». 
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Sophie secrétaire médicale dans le service cardiologie du CHU de Bordeaux« Depuis l'âge de 20 ans, je travaille dans le milieu du soin.  Ce métier est une vocation. En 2012, l'annonce de ma maladie a été brutale «  Vous avez une maladie auto-immune». 
Ça vous tombe dessus sans prévenir et on rentre dans une spirale infernale. En bref, tout s'écroule et je n'avais que 26 ans Le temps des questionnements arrive très vite : qu'est-ce que je vais devenir ? Dois-je informer mon encadrement ?  Comment  va-t-on me considérer ensuite ?  Va-t-on me croire vu que ma maladie est invisible ? A partir de ce moment précis, j'ai déclaré la guerre à  ma maladie, je ne voulais pas la  laisser gagner. Alors pendant quasiment 2 ans, j'ai  caché mes douleurs  sur mon lieu de travail  mais, à force, celles-ci devenaient si lourdes à porter que j'ai dû lâcher prise et en parler. Suite à cela, la médecine du travail m'a déclarée inapte.

Après l'annonce de la maladie, j'ai dû gérer une autre étape : le deuil de mon métier d'aide-soignante. J'ai dû faire un travail sur moi pour savoir si j'étais capable d'arrêter le soin J‘ai eu des périodes très difficiles, de découragement,  mais je n'ai jamais rien lâché !  C'est un combat au quotidien. Petit à petit, j'ai accepté Par contre, je voulais continuer à exercer un métier  en contact avec les patients, les médecins. J'ai fait un essai au niveau de la cellule parcours patients en cardiologie pour voir si le métier de secrétaire médicale me plaisait, si je pouvais correspondre au profil et ce fût le cas. Je suis partie à la Croix-Rouge pour faire une formation de secrétaire médicale. J'étais certes en reclassement, mais je voulais décrocher mon diplôme, mériter mon poste et être autonome !  Il faut être acteur de sa prise charge. Après tous ces efforts, j'ai intégré l'équipe des soins intensifs en cardiologie qui m'a bien entourée. L'environnement professionnel est  aussi très important pour avancer.

Aujourd'hui je lutte encore au quotidien contre ma maladie, les douleurs  sont toujours présentes mais comme je me sens bien dans mon service, cela m'aide !  Je reste au cœur du soin malgré ma reconversion. Au final, ma maladie aura été bénéfique.  Maintenant je me dépasse encore plus. Je vais passer le concours d'AMA ( assistante médico-administrative)  J'ai envie d'avancer encore plus vite encore plus fort !  
Au  début c'est noir, oui il faut le dire, mais après ça peut se transformer en positif mais il faut le vouloir !   Il faut se prendre en main, parler et il faut oser demander de l'aide. »

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«l'œil RH ...

 L'annonce et l'acceptation de la situation de handicap est une étape difficile pour les professionnels qui ont souvent peur de perdre leur emploi ou d'être stigmatisés au regard de leur problématique de santé.
A partir du moment où Sophie a osé faire part de ses difficultés au médecin du travail, et réalisé les démarches de reconnaissance de handicap, elle a pu bénéficier de l'accompagnement vers un reclassement avec le concours de l'unité mobilité santé du pôle ressources humaines. Reclassée sur un métier de secrétaire médicale elle bénéficie d'un aménagement matériel de son poste de travail financé par le FIPHFP (Fonds d‘Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique).
Grâce à sa force de caractère, elle est toujours restée actrice de son parcours de reconversion. Elle est aujourd'hui une professionnelle épanouie dans son nouveau métier.
Hélène DELACOURT
Référente handicap

novembre 2020