Contacter l'unité
Découvrir le pôle
Regarder le plan d'accès

Don et prélèvement d'organes

Depuis la fin des années soixante, les progrès de la médecine ont généralisé la greffe d’organe. Elle est souvent l’unique solution qui s’offre aux patients pour espérer guérir ou voir leur état de santé ou leur qualité de vie s’améliorer.
Ce site utilise Matomo pour analyser votre navigation dans le respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Voulez-vous nous aider à améliorer le service offert en autorisant Matomo à collecter ces informations ? En savoir plus

  

SOMMAIRE

 


don-prelevement© CHU de Bordeaux


À la base de la greffe, il y a le don d’organe


En 2015, 5 700 personnes ont bénéficié d’une greffe d’organe. Mais 11 000 patients sont toujours en attente de greffe et inscrits sur la liste nationale au 1er janvier 2016.Malheureusement cette liste s’allonge.
C’est l’agence de la biomédecine qui coordonne l’activité de prélèvement et de greffe d’organes au niveau national et qui met tout en oeuvre pour faire progresser le recensement de donneurs potentiels décédés dans toutes les régions. De plus, elle s’efforce de diminuer le taux d’opposition au prélèvement en encourageant chacun à exprimer son choix à ses proches de son vivant.

En effet, après avoir consulté le registre national des refus, c’est vers les proches que les équipes médicales se tournent pour s’assurer que la personne décédée n'avait pas fait part de son vivant d'une opposition au prélèvement de ses organes.
Pour toutes ces missions elle s’appuie sur les équipes locales de coordination hospitalière.

Les professionnels de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus, acteurs cachés du don d’organes et de tissus


Le service de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus a été créé en 1994 au CHU de Bordeaux. Il est, à ce jour, composé de 5 infirmières, 2 médecins, 1 secrétaire. Ses missions, strictement encadrées par les lois de bioéthique et les règles de bonnes pratiques (arrêté du 29 octobre 2015), s’articulent autour de trois axes principaux :
  • La sécurité sanitaire
  • La bienveillance
  • La collaboration pluridisciplinaire


Il assure 24h/24 h l’ensemble de ces missions.

En 2015, l’Aquitaine, représentée par le réseau CORENTAIN (Coeur-ORganes-ENter-aquiTAIN) avec, à sa tête, le CHU de Bordeaux, se place en première position des prélèvements multi-organes sur personnes en état de mort encéphalique en France, avec 35.7 prélèvements par million d’habitants soit un taux proche de celui de l’Espagne, principal pays préleveur en Europe.

La prise en charge d’un donneur d’organes et de tissus est un processus à la fois long et urgent : sa réussite est le résultat de l’implication sans faille de l’ensemble des soignants et du personnel hospitalier. Les infirmières de la coordination hospitalière y sont entièrement dédiés et sont présents, du signalement d’un patient en mort encéphalique à la restitution de son corps à son entourage.L’entretien avec les proches, reconnu comme acte soignant, est un moment clé de leur activité.

don et prélèvement Equipe coordination hospitaliere Dr Julien Rogier et l'équipe de la coordination hospitalière


Le décret du 11 août 2016 renforçant le CONSENTEMENT présumé


La mise en application, au 1er janvier 2017, du décret du 11 août 2016 renforçant le consentement présumé au don d’organes va modifier les modalités de recueil du témoignage du donneur potentiel.

Actuellement, les proches peuvent transmettre oralement l’éventuelle opposition de leur défunt au don d’organes. Désormais, en l’absence d’inscription de celui-ci au registre national des refus ou d’écrit signé de sa main, le témoignage circonstancié de cette opposition devra être consigné dans le dossier médical du défunt et co-signé par le proche témoin et un membre de la coordination hospitalière ou le médecin du donneur.

Bientraitance et bienveillance étant au coeur des préoccupations de tous, cette évolution législative va fortifier encore notre nécessaire collaboration afin d’accompagner au mieux ces proches endeuillés.

En raison des besoins grandissants en greffons qui se traduisent par un allongement du temps d’attente pour tous les organes et parce-que la mort encéphalique (condition actuellement nécessaire pour être éligible au don) ne représente que 1% des décès à l’hôpital, les années à venir pourraient être marquées par une évolution législative permettant l’élargissement des prélèvements d’organes à d’autres types de décès, toujours dans le respect de l’éthique. Là encore, seule une coopération pluridisciplinaire étroite permettra de mener à bien ces projets.

Le don d’organes est une chaîne de vie et d’espoir dont chaque maillon compte : de l’achèvement de la vie de l’un, le donneur, va dépendre la poursuite de la vie de l’autre, le receveur.

chiffres-clés

Focus sur les transplantations rénales au CHU


La transplantation rénale adulte

Le premier succès d’une greffe rénale entre jumeaux identiques fut obtenu à Boston par l’équipe de Murray et Merrill le 23 décembre 1954. La technique chirurgicale date de cette époque et consiste à implanter le rein en fosse iliaque droite ou gauche.
Mais c’est l’utilisation de traitements immunosuppresseurs qui permet de prévenir un rejet de l’organe greffé et rend possible les succès de la greffe. Dix ans après une greffe rénale, grâce aux traitements actuels, 63% de reins provenant de donneurs décédés sont encore fonctionnels contre 78% des reins provenant de donneurs vivants.

Malgré les complications liées aux traitements immunosuppresseurs au long cours (infections et cancers cutanés principalement), la transplantation est à ce jour le meilleur traitement de suppléance de l’insuffisance rénale chronique terminale, car il offre aux patients une meilleure qualité de vie et une meilleure survie à long terme que les techniques de dialyse. En l’absence de contre-indication, elle est proposée en premier lieu à tout patient porteur d’une maladie rénale chronique évoluant vers le stade terminal.

En France, seulement 45% des patients ayant une insuffisance rénale chronique terminale sont transplantés, la majorité étant traitée par hémodialyse ou dialyse péritonéale (55%). Ce défaut d’orientation des patients vers la transplantation rénale s’explique par une pénurie de donneurs décédés.

En 2015, 4 735 patients ont été inscrits sur la liste d’attente contre seulement 3 486 transplantations. Ce déficit a pour conséquence d’augmenter le nombre de patients en attente d’une greffe (12 459 actuellement). Les pays du nord de l’Europe réussissent à proposer une transplantation rénale à environ 60% de leurs patients grâce au développement de la greffe à partir de donneurs vivants. Compte tenu de la pénurie de donneurs décédés, le développement de la transplantation à partir de donneur vivant est un enjeu majeur en France.
2015 a été une année record pour la transplantation rénale au CHU de Bordeaux avec 159 transplantations, dont 33 réalisées à partir d’un donneur vivant, ce qui place notre centre au tout premier plan au niveau national.

Deux innovations sont aussi apparues en 2015 :
  • La réalisation de transplantations ABO-incompatibles (différents groupes sanguins)
  • La réalisation de transplantations assistées par robot
 
Un vaste programme d’éducation thérapeutique régional est en place pour soutenir les patients et leur expliquer les enjeux de ce traitement. Notre objectif désormais est d’atteindre 200 transplantations rénales annuelles en poursuivant l’expansion des greffes à partir de donneur vivant.

Qui peut donner ?

La famille proche ou toute personne faisant la preuve d'un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur.


don prelèvement greffe rénale adulte© CHU de Bordeaux

La greffe rénale pédiatrique

En raison des multiples spécificités de l’enfant, l’aventure de la greffe rénale pédiatrique a débuté il y a quelques années au CHU de Bordeaux. Depuis, plus de 40 greffes ont été réalisées et suivies par une équipe multidisciplinaire comprenant pédiatres néphrologues, chirurgiens pédiatres, anesthésistes, réanimateurs, puéricultrices et aides soignantes, diététiciennes, psychologues, professeurs des écoles, etc.

L’activité est en augmentation et 8 greffes par an ont été pratiquées en 2014-2015. Ce travail d’équipe et la collaboration étroite avec les néphrologues et transplanteurs d’adultes portent leurs fruits : d’excellents résultats sont obtenus avec un taux d’échec de greffe de moins de 5%, et la qualité de vie des jeunes patients et de leur famille semblent bonne.

 
Information de janvier 2017 - Source journal Passerelles n°83 de janvier 2017
Auteurs : l’équipe de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus, l’équipe du service de néphrologie-transplantation-dialyse-aphérèses, l’équipe de l’unité de néphrologie pédiatrique